Hier, à deux pas de l'Assemblée nationale, s'est déroulée une conférence parlementaire intitulée "Avenir et système de santé". Certains débats tenus dans ce cadre peuvent alimenter une réflexion de fond sur l'évolution de la filière visuelle.

Au moins 400 participants. Il y avait du monde, hier, à la Maison de la Chimie, à Paris, pour suivre les débats initiés dans le cadre d'une conférence parlementaire sur le thème de l'innovation au service de l'organisation du système de santé français. Déserts médicaux, délégations de tâches, parcours de soins, adaptation de la formation, tels étaient, dans les grandes lignes, les sujets abordés à travers diverses tables-rondes. Dans le détail, on retiendra des propos introductifs du député Jean-Pierre Door, co-président de cette journée, que le système de santé est "à la croisée des chemins, pris entre l'urgence des changements structurels et l'obsolescence de dispositifs conjoncturels". Au pupitre l'a suivi Yann Bourgueil, le directeur de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdès) qui, après avoir rappelé que le domaine de la santé est fondamentalement une "industrie de services où le relationnel et l'humain doivent encore plus dominés", observe actuellement une tendance de fond au regroupement des professionnels de santé, ces "dynamiques collaboratives"optimisant l'efficacité des parcours de soins. L'ex-ministre Jean Leonetti, maintenant membre de la Commission des affaires sociales, s'est lui aussi attardé sur le nécessaire "décloisonnement disciplinaire". Dans son intervention il a notamment plaidé pour une meilleure articulation entre les médicaux et les para-médicaux, au sens large du terme.
Prenant à son tour la parole, Jean-Luc Harousseau a pour sa part tirer quelques leçons de son expérience à la tête de la Haute autorité de Santé (HAS). Évoquant les délégations d'actes qui "pallient les insuffisances de l'offre de soins sur un territoire donné", il a souligné que les protocoles de coopération soumis à l'HAS sont, en théorie, souvent pertinents mais se heurtent dans les faits à certains problèmes, en particulier de financements et d'inadaptation de la formation. Sur ce dernier point, il a plaidé pour davantage de transversalité des formations initiales et continues. Edouard Couty lui aussi s'est interrogé" sur la question des synergies entre professionnels de santé. Pour celui qui est le président du Comité de pilotage du Pacte de confiance (initié par la ministre de la Santé Marisol Touraine pour réfléchir à la modernisation de l'offre de soins hospitaliers), les acteurs de la santé doivent se percevoir comme des "maillons d'une même chaîne" et non plus comme des éléments isolés, éclatés. À ses yeux, toute évolution future du système de santé, du point de vue hospitalier ou de la médecine de ville, devra se faire à partir de la notion de "proximité", seule à même de renforcer selon lui l'accessibilité aux soins sur tout le territoire.

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