Quel accueil les clients réservent-ils aux lunettes solaires reconditionnées ? C’est la question que nous avons posée à deux réseaux, le groupement Optic 2000 (Optic 2000 et Lissac) et Écouter Voir, qui ont partagé avec nous quelques remontées et ressentis du terrain. Ces trois enseignes, rappelons-le, se sont positionnées sur ce nouveau créneau depuis quelques mois.

On teste ici, on expérimente là… Lentement mais sûrement, les produits de seconde main - principalement des solaires pour le moment - trouvent leur place sur les linéaires des opticiens. Pour faire le point sur l’accueil de ce genre d'offre en magasins, nous avons sollicité le groupement Optic 2000 et Écouter Voir, deux acteurs nationaux qui ont choisi, ces derniers mois, de se positionner sur ce créneau encore balbutiant. D’abord, qu’en est-il concrètement du déploiement de l’offre ? « En moyenne, nous exposons entre 10 et 15 montures solaires dans les corners. Les ventes varient, mais elles peuvent représenter jusqu'à 10 % du nombre total de ventes solaires dans certains cas », explique le groupement Optic 2000 qui a pour objectif cette année de proposer dans 200 de ses quelque 1 200 points de vente maison (Optic 2000 + Lissac) cette offre complémentaire ecofriendly. Offre qui s’inscrit, rappelons-le, dans le cadre plus large du programme RSE interne baptisé Revue. Du côté du réseau mutualiste, ce sont actuellement plus de 70 magasins qui disposent de solaires de seconde main (issues d’un partenariat noué avec Zac). « Nous en sommes encore aux prémices », reconnaît-on chez Écouter Voir qui partage avec la rédaction le retour terrain encourageant de Marie Coe, opticienne installée dans la préfecture du département de la Haute-Saône : « À Vesoul, nous avons fait partie des 11 magasins-tests avant que ne soit déployée la vente des solaires reconditionnées à grande échelle. À date, nous avons déjà vendu 65 % des montures reçues. Nous notons que les clients qui choisissent une paire de solaires reconditionnées sont sensibles à l’impact global que peuvent avoir leurs achats », confie l’intéressée.

Justement, nous avons aussi voulu savoir quel est le profil-type des acheteurs. Chez Optic 2000, on fait état d’une moyenne d’âge de 37 ans, sans « réelle distinction homme/femme ». Des trois catégories de produits reconditionnés (les prix - 39, 59 et 89 euros - sont fonction de la notoriété des marques de lunettes proposées), c’est la tranche intermédiaire, celle à 59 euros donc, qui semble légèrement se détacher. « Les ventes dans les trois catégories restent équilibrées », constate globalement le groupement coopératif. Écouter Voir n’a pas été en mesure, pour sa part, de dresser un portrait-robot aussi précis des clients portant leurs choix sur des montures de seconde main. Il apparait toutefois que les clients ne poussent pas par hasard la porte du réseau mutualiste : « La plupart sont sensibles à l’engagement d’Écouter Voir pour l’Économie Sociale et Solidaire et les valeurs mutualistes auxquelles cette démarche plus respectueuse de l’environnement fait écho », nous assure-t-on. L’enseigne entend d’ailleurs aller plus avant dans cette direction éco-responsable en déclinant également, à terme, une offre de modèles optiques de seconde main. Quand ? « Dès que les travaux en cours sur ce sujet avec les autorités auront aboutis », nous a-t-il été précisé. Rappelons en effet que des discussions se déroulent actuellement avec les pouvoirs publics concernant, sur fond de nécessaire évolution vers l’économie circulaire, les contours d’une éventuelle future prise en charge des montures correctrices reconditionnées…

 


Visuel du haut : pop-up store Optic 2000 scénarisé au sein du centre commercial de Beaugrenelle ouvert depuis juin 2023.

En bas : mise en avant de l'offre reconditionnée, fruit d'un partenariat avec Zac, sur le comptoir d'une boutique Écouter Voir.

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