Alors que la plupart des syndicats de la filière visuelle - ophtalmologistes, orthoptistes et une partie des opticiens - affichent leur union à travers un communiqué de presse commun à destination du public et des pouvoirs publics, la Fédération nationale des opticiens de France manque à l’appel. Pourquoi ? Éléments de réponses. 

Hier soir, différents représentants des syndicats de la filière visuelle - le SNOF pour les ophtalmologistes, le SNAO pour les orthoptistes, le ROF et le SYNOM pour les opticiens - publiaient un communiqué de presse pour médiatiser leur union. Car tel est objectif selon Laurent Milstayn, à la tête du du SNAO, initiateur de la démarche : « informer la population et les pouvoirs publics de leur volonté de poursuivre l’accueil des patients durant le reconfinement ». Le texte commun indique en effet que la filière visuelle se coordonne à tous les échelons des trois ‘O’ « afin de ne pas reproduire les effets délétères du premier confinement sur la santé des Français ». Face à cette union affichée, une voix dissone. Celle du président de la Fédération nationale des opticiens de France (FNOF), Alain Gerbel : « Ce communiqué n'a pas de sens, estime le patron de la ‘Fédé’. Lors du premier confinement, les opticiens n’ont jamais failli à leur vocation. Nous étions en première ligne, dès les premiers jours, avec un service minimum d’urgence exemplaire dans son fonctionnement. Nous avons coûte que coûte maintenu une activité au service de la population et sans avoir bénéficié d’aucune aide de la CNAM, contrairement à d’autres professionnels de santé. Alors vraiment je ne comprends pas la raison d’être d’un tel communiqué qui pourrait laisser penser que, la première fois, nous n’avons pas été à la hauteur de la situation. Or nous avons bel et bien été, nous les opticiens, à la hauteur des enjeux », se justifie l’intéressé. 

Autant une prise de position concertée avec ses homologues opticiens du ROF et du SYNOM s’est dégagée au début du nouveau confinement, autant, cette fois-ci, l’union élargie aux autres instances syndicales ne semble pas passer. « La FNOF pouvait d’autant moins cautionner ce communiqué qu’il y a, depuis des mois, une véritable pénurie d’ordonnances. Quitte à vraiment organiser l’union de la filière visuelle, c’est d’abord sur ce point qu’il aurait fallu agir, et ce depuis mai au moins. Et puis le reconfinement ne doit pas faire oublier le contexte plus général : n’oublions pas en effet que les médecins, qui s’affichent ici aux côtés des opticiens, ont dézingué le récent rapport IGAS qui est favorable à notre profession. C’est un peu contradictoire, non ? », fait remarquer, ironique, M. Gerbel. Querelles intestines, jugeront peut-être certains. Question de principe, penseront d’autres, partisans habituels, ou non, de la FNOF. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que le syndicat dirigé par M. Gerbel ne se joint donc pas à la communication des autres syndicats qui entendent faire savoir, eux, qu’« une offre de soins quantitative et qualitative » est maintenue « dans le plus strict respect des mesures sanitaires en vigueur ».

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter