Hier, à Chambéry, a eu lieu une journée d'échanges et de débats réunissant, venus de toute la France, des opticiens qui envisagent leur avenir hors des réseaux de soins.

"C'était énorme !" Didier Rosset, un des fondateurs de l'association des Opticiens de Savoie, jubile, joint par téléphone ce matin. Avec une demi-douzaine de ses confrères, certains membres de la chambre syndicale des opticiens du Sud Ouest, d'autres appartenant au syndicat des opticiens de la Corse, cet opticien savoyard a co-organisé la 1ère rencontre nationale d'opticiens qui aspirent à évoluer hors des réseaux de soins. Une rencontre qui, au fil de la journée, a gagné en intensité : le matin, quelque 130 opticiens "venus de la France entière" étaient présents aux tables-rondes, puis 200 l'après-midi. Et le soir ils étaient près de 400, remplissant l'amphithéâtre du palais des Congrès de Chambéry pour écouter la conférence de l'économiste de la santé Frédéric Bizard sur le thème : "Les réseaux de soins, une menace pour la filière santé". Entre retours d'expériences terrain et analyse commerciale, cette manifestation a semble-t-il permis aux participants de constater des convergences : "L'ampleur du mouvement change la donne, fait observer Didier Rosset. Si certains confrères tiennent à travailler dans les réseaux, c'est leur choix. Nous, nous avons pris la décision d'évoluer hors des réseaux de soins. Personne n'appelle au boycott, il faut être clair là-dessus. Simplement, on soutient un autre mode de développement basé sur l'information et la responsabilisation du client. Comme beaucoup d'autres collègues, je constate qu'une filière d'opticiens hors réseaux de soins prend forme pour défendre une certaine vision du métier et du rapport au client". L'opticien savoyard insiste sur ce point : "Qui est au contact du client tous les jours ? L'opticien. À la différence des opérateurs que sont les plateformes de soins, nous, on les voit tous les jours, les clients. Certains ont même participé à notre journée parce qu'ils sont de plus en plus nombreux à vouloir comprendre quels sont les enjeux, derrière les cotisations ou les remboursements différenciés". Sensibiliser l'opinion publique c'était d'ailleurs un des messages de l'intervention de Frédéric Bizard, pour qui "la mobilisation citoyenne sera capitale pour faire valoir à l'avenir une certaine idée du système de santé".

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