Redorer l'image de l'opticien, de son métier à travers des engagements déontologiques impliquant aussi les fournisseurs, c'est l'ambition de cette jeune association.

"Après l’Atlantide, le monde des opticiens lunetiers sera-t-il englouti par le séisme des marchands de lunettes ?" Ainsi commence la charte signée par le Cercle des Opticiens Éthiques, une association qui a officiellement vu le jour l'été dernier et qui entend désormais promouvoir un sursaut face à ce que ses membres*, une dizaine à ce jour, appellent la "dégradation du marché de l’optique". "Nous ne pouvons plus attendre passivement que les choses s’arrangent d’elles-mêmes. Cette période d’immobilisme doit prendre fin. Nous ne pouvons pas attendre que d’autres nous asphyxient en nous imposant leurs règles, à nous de trouver notre propre voie … de faire en sorte que nos nouvelles convictions induisent de nouveaux comportements", explique la direction de cette association dont l'idée était en germe depuis plusieurs années déjà, comme l'explique Victor Rosa, son président. Axé sur la défense du "véritable métier d'opticien", le programme du Cercle des Opticiens Éthiques s’articule autour de grands engagements. Les critères d'adhésion, par exemple, valorisent le professionnalisme de l'opticien indépendant perçu comme un artisan et un acteur de santé. Au-delà de ça, l'association travaille à établir, sous le nom de "Made in Ethique",  un label de traçabilité dont l’objectif sera d’afficher une totale transparence sur "la fabrication des montures, dans un premier temps", puis "la fabrication des verres, dans un second temps". Car, notons-le, le Cercle des Opticiens Éthiques compte bien impliquer dans son projet les marques, les lunetiers et les verriers. "Ce label offrira un support officiel pour contrecarrer les méthodes et discours des marchands de lunettes qui hypnotisent les consommateurs à travers des offres faussement attractives de prix et de promotions opaques", argumente l'association, ajoutant qu'il "permettra à toute la chaîne de fabrication d’afficher son honnêteté". En clair, le Cercle des Opticiens Éthiques veut que tous les acteurs sans exception de la filière jouent carte sur table car il estime qu'à l'heure actuelle "les opticiens intègres (sont) vulnérables face à des consommateurs qui, loin d’être des moutons, sont dans l’attente de vraies informations".

Mais il y a plus : outre la mise en place d'un volet communication à destination des consommateurs et la volonté de mettre en place des interactions "de confiance" entre les opticiens et ses divers interlocuteurs quotidiens, l'association réfléchit à un "partenariat avec un cabinet d’avocats spécialisés  afin de mener des actions collectives à l’encontre des publicités mensongères et des méthodes des mutuelles". Le Cercle travaille ainsi à mettre en place les contours de cette "veille juridique"… Forte de ce plan d'actions multiples, cette jeune association vise donc à "rassembler des compagnons de l'optique au travers d'une communauté aux règles strictes ne laissant pas de place aux opportunistes" et à "créer des outils qui protégeront ceux qui adhèrent à un état d'esprit commun et qui souhaitent maintenir la noblesse de la profession". Une profession dont l'image, estiment les fondateurs du Cercle, a été trop discréditée au fil des années.  "Il est impératif que les compétences de professionnels de santé des opticiens soient mises en avant et que les collections qu'ils distribuent soient le reflet d'une distribution contrôlée et éthique", conclut Victor Rosa.

* Le conseil d'administration est constitué de Victor Rosa (agent commercial - président), Xavier Derome (créateur, fabricant - trésorier), Stéphanie Aubert (assistante admin. – secrétaire). Autres administrateurs : Marie-Françoise Gutleben, opticien, Michel Giaroli, opticien, Laurent Moret, opticien et Frédéric Vaudrel, opticien, créateur.

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