Pour certains "cas de force majeure", l'Union des Opticiens demande aux pouvoirs publics d'autoriser des exemptions d'ordonnance.

Depuis le 1er septembre, la présentation d'une ordonnance est obligatoire pour réaliser des équipements correcteurs. Tout porteur, quel que soit son âge, doit en présenter une, faute de quoi l'opticien ne peut pas le prendre en charge. Cette situation qui subordonne la délivrance de verres correcteurs à l'existence d'une prescription médicale en cours de validité est, rappelons-le, une application de la loi Hamon votée en 2014. L'Union des Opticiens a toujours été contre, lui préférant la réglementation qui prévalait jusqu'alors. Quoique prenant acte de cette nouvelle obligation légale, le syndicat n'a pas totalement baissé les bras, notamment en ce qui concerne la prise en charge des vacanciers. L'UDO souhaiterait en effet la mise en place de dispense quand il s'agit de dépanner des touristes. Le syndicat a questionné à ce sujet plusieurs ministères, à commencer par Bercy et le ministère de la Santé. "Nous avons demandé aux pouvoirs publics de confirmer qu’à partir d'aujourd'hui (au 1er septembre 2015_ndlr), plus aucun opticien ne pourra servir les touristes étrangers. En effet, à l'heure où le syndicat est interrogé par différents ministères sur les ouvertures supplémentaires le dimanche des magasins d'optique situés en zones touristiques internationales, dans les gares, ainsi que sur les 12 dimanches dérogatoires dans l'année (au lieu de 5 actuellement), cette situation semble plus que paradoxale ! Car comment répondre dans ces cas précis à la demande de touristes, français ou étrangers, qui n’auront pas, selon toute vraisemblance, d’ordonnances avec eux !".

Façon de dire, pour l'UDO, qu'il y a une incompatibilité manifeste, "incohérence" même, entre d'un côté une loi Hamon qui conditionne strictement l'accès aux lunettes de vue et, d'un autre côté, une loi Macron qui vise à une meilleure prise en charge des touristes, notamment étrangers… Plus concrètement, le syndicat fonde sa demande, et donc ses espoirs, sur la rédaction d'un décret d'application qui pourrait voir le jour soit dans le cadre de la loi de modernisation de l'économie, dite Macron, soit dans le cadre de la loi de Santé. Si la situation des touristes est problématique aux yeux de l'UDO, celle de certaines professions nécessitant une bonne vue ne l'est pas moins. Le syndicat cite en particulier "les cas de force majeure" comme, typiquement, les conducteurs de métier. Un taxi (ou un transporteur, ou un chauffeur de bus) ayant cassé son équipement pourra-t-il bénéficier d'une dispense d'ordonnance ? Bref, à situation d'exception, solution d'exemption : c'est, vite résumée, l'équation que défend actuellement le syndicat.

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