Par la voix de son président Christian Roméas, le Synope réagit une fois de plus au projet du gouvernement d'encadrer les tarifs en optique mais aussi et surtout à sa méthode. C'est la "consternation" qui domine.

"Les opticiens, qui sont la cible depuis plusieurs mois de mesures législatives successives contradictoires, inadaptées, et basées sur des a priori contestables et contestés, sont aujourd’hui consternés par l’attitude des pouvoirs publics qui semblent s’acharner sur leur secteur d’activités". L'entrée en matière du dernier communiqué du Syndicat des Opticiens Entrepreneurs va droit au but. Pour son président, M. Roméas, le projet de décret visant à plafonner les remboursements optiques est un "coup" supplémentaire porté à l'avenir de la profession. Il dénonce vivement la façon de procéder - unilatérale selon lui - du gouvernement : ce projet de décret "n’a fait l’objet d’aucune concertation préalable ou postérieure, et ne s’appuie sur aucune étude médico-économique partagée pour l’optique". Faisant ensuite allusion à la déclaration du patron d'Essilor estimant que le gouvernement ouvre quelques portes", la direction du Synope juge pour sa part qu'"encore à ce jour, aucune 'porte' n’a été ouverte pour les représentants des opticiens !!!" Et de rappeler la mobilisation soutenue des acteurs de la filière tous ces derniers temps : "La profession conteste HAUT et FORT – avec données économiques à l’appui – depuis de nombreux mois les fausses affirmations sur les prix de l’optique pratiqués en France ou sur les marges exorbitantes, sans que ces éléments n’aient JAMAIS été pris en compte, entendus, ou relayés".

De nouveau, donc, la direction du syndicat explique en quoi, selon elle, l'exécutif se fourvoie : "Le système actuellement proposé par le gouvernement conduira au mieux pour le consommateur/patient à une augmentation de son reste à charge, ou à une diminution de la qualité du dispositif auquel il aura accès. Au pire, ce système entraînera une augmentation des frais de santé, une aggravation la fracture sociale, et – n’en déplaise au gouvernement – la disparition de nombreux magasins d’optique avec suppression de milliers d’emplois non délocalisables". Et de poursuivre son argumentaire : "contrairement à ce qu’affirme le gouvernement, il ne s’agit ni d’une mesure en faveur du pouvoir d’achat des Français, ni d’une mesure d’économie pour le budget de l’état, ni d’une mesure en faveur de la qualité et de l’accessibilité des soins ! Il s’agit en réalité ni plus ni moins que d’un désengagement de l’Etat en matière de protection sociale des produits optiques, et d’une déconsidération orchestrée de notre métier et de notre activité au détriment des porteurs de lunettes ou de lentilles de contact !"
Pour toutes ces raisons, le Synope attend du gouvernement qu'il suspende la parution du décret en cours de finalisation. Ce que le syndicat veut - une demande maintes et maintes fois réitérée de sa part - c'est l'organisation d'une "véritable concertation avec tous les acteurs concernés !"

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