"Indignation" à l'Union des Opticiens suite à la réaction du Syndicat National des ophtalmologistes de France qui s'inquiète de la volonté du Sénat de supprimer l'obligation d'ordonnance pour réaliser des lunettes.

"L’Union des Opticiens tient à exprimer son indignation devant la réaction du Syndicat National des ophtalmologistes de France suite à l’adoption le 17 mars (par la commission spéciale du Sénat_ndlr) d’un amendement qui supprime l’obligation d’ordonnance pour la délivrance de lunettes", dans le cadre de l'examen du projet de loi dit Macron. D'emblée, les choses sont dites. Dans un communiqué, l'UDO est visiblement remonté contre la prise de position du Snof en début de semaine. Sa présidente, Catherine de la Boulaye (photo), répond ainsi à distance aux arguments avancés par M. Bour, à la tête du Snof.  "Cet amendement vise à rendre un service de proximité essentiel aux porteurs de verres correcteurs qui souhaitent ou ont besoin d’acheter des lunettes dans un délai court", sans passer par la case ophtalmo. Et de citer des cas d'urgence comme celui des porteurs qui perdent ou cassent leurs lunettes, ou celui des personnes dont l'activité professionnelle nécessite une très bonne vue. Ou celui, plus anecdotique il est vrai, des étrangers qui auraient besoin d’acheter des lunettes pendant un court séjour en France. Évoquant l'encombrement des cabinets d’ophtalmologie et les délais d'attente à rallonge, Catherine de la Boulaye estime que la possibilité pour les opticiens de délivrer des équipements sans ordonnance témoigne d'un "progrès pour la qualité des soins optiques dans notre pays".

"L’Union des Opticiens est d’autant plus scandalisée par les positions du SNOF que depuis 1945 et jusqu’en 2014, la loi française autorisait les opticiens à délivrer des lunettes sans ordonnance aux personnes de plus de 16 ans, peut-on encore lire dans le communiqué du syndicat. Or durant ces 70 années, aucun risque scientifiquement fondé n’a jamais été rapporté. Formés à répondre aux exigences de leur Charte de déontologie, les opticiens exercent leur profession avec un niveau d’éthique exemplaire. En cas de détection d'une baisse d'acuité visuelle anormale chez un porteur de lunettes, ils orientent immédiatement ce dernier vers un ophtalmologiste. Laisser aux porteurs de verres la possibilité d’acquérir leurs lunettes chez l’opticien favorise ainsi le dépistage des maladies oculaires, contrairement aux affirmations du SNOF", argumente l'UDO. Rappelons, pour être tout à fait complet, que l’obligation d’ordonnance a été votée en 2014 dans le cadre de la loi Consommation alors portée par le ministre Benoît Hamon, depuis lors sorti du gouvernement.

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