Les sénateurs veulent bel et bien supprimer l'obligation d'ordonnance pour l'achat de verres correcteurs, une obligation imposée depuis 2014 par la loi Hamon.

D'une loi à l'autre, les règles valsent. Ce que la loi Hamon a instauré, le projet de loi Macron pourrait donc le défaire. Entrée en vigueur l'année dernière, l'obligation de présenter une ordonnance pour faire réaliser des verres correcteurs devrait disparaître. Ainsi le veulent les sénateurs qui ont voté en ce sens ce week-end dans le cadre de leur examen du projet de loi dit Macron. Toutefois ce n'est pas définitif, il faudra encore que la chose soit confirmée lors d'une commission mixte paritaire, comme le veut la procédure à l'Assemblée nationale. Cette disposition ne sera actée que lorsque députés et sénateurs se seront, au sein de cette commission, accorder sur un texte commun. Si ce n'est pas le cas, il reviendra aux députés de trancher.

Depuis quelques semaines, la possible disparition de cette obligation avait donné lieu à des prises de position des syndicats d'opticiens et d'ophtalmos. Pour le coup, c'est aux arguments des premiers que les sénateurs semblent avoir été réceptifs. "Rassurons les 5 800 ophtalmologues. Durant soixante-dix ans, période durant laquelle cette obligation ne s’imposait pas (c'est, rappelons-le encore, la loi Hamon de mars 2014 qui l'a instaurée_NDLR), les patients ont continué de consulter des ophtalmologistes", a plaidé la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone (UMP), co-rapporteure du projet de loi. Et de reprendre quasiment mot pour mot l'argumentaire de l'Union des Opticiens : "La France sera-t-elle le seul pays de l’Union européenne à refuser une paire de lunettes à un client chinois ou américain qui a cassé la sienne ? (…)  Enfin, dans la plupart des cas, les patients possèdent une ordonnance car elle déclenche le remboursement".

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