Le fondateur de Sensee.com donne de la voix dans les médias. Il dénonce des prix artificiellement hauts et s'en prend aux opticiens et même à Essilor qui, selon lui, verrouille le marché.

Mois après mois, Marc Simoncini, l'emblématique fondateur de Meetic désormais à la tête de Sensee.com, donne de la voix. Toutes ses interventions dans les médias sont pour lui autant d'occasions d'attirer l'attention sur les logiques à l'oeuvre du marché de l'optique. Des logiques qui selon lui manquent de transparence. Hier matin, sur les ondes d'Europe 1, il a une nouvelle fois pris son bâton de pèlerin pour rappeler son but avec Sensee : "diviser par deux le prix des lunettes d'ici à 2020, dans un secteur où l'équipement optique coûte trop cher ». Et de prendre appui sur le contenu d'une étude réalisée sur le marché de l'optique français, étude qu'il a commandée ces derniers mois à la société Altermind et aux économistes David Martimort et Jerôme Pouyet. « Six acteurs se partagent un marché de 5,5 milliards. Les Français paient tous les ans 1,5 milliard d'euros de trop pour leurs lunettes. Une ouverture du marché entraînerait entre 330 millions d'euros et 1,5 milliard d'économies pour les consommateurs », commente M. Simoncini.

Ailleurs, il se fait plus offensif encore en prenant directement à partie Essilor dans des articles publiés chez nos confrères du Figaro.fr et du Nouvelobs.com. À ses yeux, « le leader mondial des verres ophtalmologiques empêche l'arrivée de nouveaux entrants qui pourraient baisser les prix », peut-on ainsi lire sur lefigaro.fr. « Essilor refuse de nous vendre ses verres de marque au motif, je suppose, que ce canal de distribution fragiliserait ses relations avec ses distributeurs en magasin, poursuit-il. Sensee perd un argument de vente capital pour convaincre les consommateurs de la qualité des lunettes vendues en ligne à un prix très inférieur. Nous sommes pénalisés car nous ne pouvons pas dire que nous vendons « les mêmes » verres que les opticiens en magasin », ajoute-t-il encore visiblement remonté contre Essilor. Et d'avancer qu'en France « le prix en boutique des verres est en moyenne égal à 6 fois leur coût de fabrication, et parfois à 50 fois, alors que le multiple courant dans la distribution est généralement de 2 à 3 ». Sur le nouvelobs.com, Marc Simoncini annonce vouloir tout faire, quitte à en passer par des démarches judiciaires, pour y voir plus clair dans un marché qu'il juge opaque. "La transparence, qui pourrait faire exploser le business model en place, empêcherait les surprofits des opticiens traditionnels, qui vendent 2,5 à 3 fois trop cher", martèle celui que nos confrères du nouvelobs.com aime à présenter comme le "Zorro de l'Optique".

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