Retour sur l'intervention du Dr Martial Olivier-Koehret, à la tête de Soins Coordonnés, à propos du rôle actuel des complémentaires santé et du projet de loi controversé sur les réseaux mutualistes.

Le 13 janvier dernier, Martial Olivier-Koehret était l'invité de l'émission "Check Up santé" sur BFM Business. Ce médecin préside l'association Soins coordonnés qui regroupe, rappelons-le, une quinzaine de professions médicales et paramédicales (médecins, infirmiers, biologistes, pharmaciens mais aussi opticiens...), et milite depuis deux ans pour "mieux organiser la prise en charge des patients sur le principe de la pluridisciplinarité", bref, du travail en équipe, a résumé l'intéressé. C'est, vous le savez, cette association qui a mis en ligne une pétition contre le projet de loi, en attente d'examen au Sénat, visant à instaurer les remboursements différenciés. À ce propos il reste mobilisé, rappelant de nouveau pourquoi il y est farouchement opposé : "Au fond des choses, ce qui est prévu c'est de moins rembourser un malade s'il n'accepte pas d'aller vers un professionnel de santé que la mutuelle a choisi ; c'est invraisemblable !" s'indigne-t-il. Il explique que l'action menée à travers la pétition en ligne (qui a recueilli 25 000 signatures à ce jour), vise avant tout à interpeller les parlementaires sur le fait que ce projet législatif "met en jeu, à travers une disposition présentée comme technique, l'architecture de notre système de santé et les droits des malades". Il refuse ainsi ce qui sous-tend le projet de loi : "D'un côté, des mutuelles et assureurs qui font payer des cotisations indépendamment des revenus (…), et de l'autre côté des remboursements qui sont diminués lorsque le patient n'accepte pas d'aller chez le professionnel choisi par l'assureur".

Plus généralement, le Dr Martial Olivier-Koehret a évoqué durant cette émission le rôle actuel des complémentaires santé. S'il reconnaît volontiers qu'elles jouent "un rôle important" du fait du retrait grandissant de la Sécurité Sociale dans la prise en charge des soins, il n'admet pas la logique qui anime celles-ci et qui consiste, selon lui, "à augmenter leurs marges sans arrêt". Prenant l'exemple notamment des "frais de structure" qu'il juge démesurés, il dénonce des "logiques financières à l'oeuvre à travers les assureurs qui veulent nous dire ce que l'on doit faire".

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