La dernière édition du Congrès de l'Optométrie a pris fin hier, à Paris, dans une ambiance de satisfaction mais aussi d'attente. Satisfaction sur la fréquentation, attente quant à une prochaine réglementation de cette pratique.

Le 32ème Congrès d'Optométrie et d'Optique de Contact organisé par l'Association des Optométristes de France (AOF) s'est terminé hier, 28 janvier, sur une fréquentation que les organisateurs déclarent "historique", annonçant un chiffre de 800 participants. Beaucoup ont fait le déplacement alléchés, bien sûr, par le programme de conférences, mais aussi et surtout pour savoir ce qu'il va en être de l'avenir de l'optométrie en France. Sur ce point Philippe Verplaetse, le président de l'AOF, n'a rien pu annoncer à cette occasion et, bien que confiant, il reste prudent, martelant encore et encore "qu'il est aujourd'hui nécessaire de réglementer l'optométrie en France compte tenu des besoins grandissant en soins visuels". Et de pointer, dans une interview qu'il nous a accordée avant de prendre la parole en clôture du congrès, ce qui lui semble  être deux "aberrations" : d'abord il y a le fait que "la France est le seul pays d'Europe où notre activité n'est ni reconnue ni réglementée". Ensuite, et surtout, il s'interroge sur le partenariat ophtalmos-orthoptistes : "notre pays compte le nombre le plus important d'orthoptistes par habitant et pourtant les besoins en santé visuelle n'ont peut-être jamais été aussi criants. Or nous sommes là, nous, 3 000 optométristes formés et prêts à trouver pleinement notre place dans la filière visuelle". Évoquant les contacts divers et variés qu'il a pu avoir avec certains représentants du gouvernement, le président de l'AOF affirme que "des promesses verbales ont été faites. Reste à savoir maintenant si elles seront tenues et quand". M. Verplaetse continue d'espérer que 2013 sera "enfin" l'année de la règlementation de l'optométrie.

Et les participants, qu'en pensent-ils ? En marge du Congrès, certains d'entre deux nous ont fait part de leur sentiment. Les réactions sont plutôt partagées. Il y a ceux, comme Camille*, qui pensent qu'"il y a en ce moment une occasion historique de voir la situation de l'optométrie en France enfin régularisée. Ce gouvernement semble tout de même autrement plus réceptif à notre discipline que le précédent". Un de ses confrères, Mathieu, se montre un peu moins confiant : "Certes les pouvoirs publics ne sont pas braqués comme a pu l'être le gouvernement Fillon, mais j'ai l'impression que des blocages sérieux demeurent. C'est que le poids et l'influence des ophtalmos (opposés à toute reconnaissance de l'optométrie_ndlr), qui comptent de nombreux relais politiques, restent importantes. Non, vraiment, rien n'est joué". D'autres, enfin, à l'image de Sylvain, n'y croient pas du tout : "On voit dans les déclarations récentes de l'entourage de la ministre de la santé qu'il y a des réticences à s'engager plus loin. C'est un pas en avant, deux pas en arrière. Pour faire avancer ce dossier, je pense qu'il serait souhaitable qu'un parlementaire de tout premier plan s'en empare. C'est médiatiquement que la question se joue avant tout. Le public sait-il seulement que nous existons ?".

*Les prénoms ont été modifiés.

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