Le réseau Les Opticiens Mobiles et l’IseeOp, un cabinet de conseil en recrutement notamment spécialisé sur l'optique, présentent une étude pour mieux comprendre la désaffection qui touche le métier d'opticien.

Les Opticiens Mobiles, déjà à l’initiative début octobre d’une webconférence sur le sujet, se penchent à nouveau sur la désaffection qui semble de plus en plus toucher le métier d’opticien. Cette fois en partenariat avec l’IseeOp, un cabinet de conseil en ressources humaines notamment pour les acteurs de l'optique, ils publient ainsi une étude qui essaie d’y voir plus clair sur les motivations qui poussent certains opticiens à quitter le secteur. Réalisée en mai 2021 auprès d'un panel de 446 opticiens.nes ayant suivi un processus de reconversion professionnelle, cette enquête met en évidence plusieurs raisons pouvant expliquer la crise des vocations : le souhait de ne plus exercer le métier tel qu'il a aujourd'hui évolué en magasin (49 % des sondés), un désaccord entre le métier exercé et ses valeurs personnelles (45 %), des rémunérations inadéquates (44 %), une image de la profession trop dégradée (43 %), une incompatibilité entre vie professionnelle et personnelle (40 %) ou encore des contraintes administratives trop importantes (34 %). « La mauvaise image de la profession véhiculée par le matraquage médiatique autour des opérations frauduleuses d'une minorité, la baisse continue des salaires depuis une dizaine d'années, le poids grandissant des complémentaires santé..., autant de critères entraînant progressivement une perte de sens du métier, devenu bien différent de celui choisi et appris à l'école, qui justifient l'actuelle crise des vocations », explique le réseau Les Opticiens Mobiles dans sa synthèse de l’étude qui note par ailleurs que la reconversion s’opère après 10 à 20 ans d’expérience pour près de 40 % des répondants.

L’enquête se penche également sur le devenir des ex-opticiens. Vers quels domaines se sont-ils réorientés ? Ils se sont avant tout tournés vers les secteurs de la santé, du social et de la culture. Suivent ensuite les univers du commerce et du marketing et, dans une moindre mesure, la gestion, la finance et l'administration. « Quand on leur demande comment ils ont fait pour changer de voie professionnelle, on constate alors un manque criant d'accompagnement de la profession sur ces questions métier et un défaut d'informations autour des solutions existantes, et ce malgré la montée en puissance progressive des réseaux sociaux d'opticiens », commentent les auteurs de l’étude. Les chiffres attestent en effet de cette solitude au moment du processus de reconversion : 56 % l’ont réalisé seuls, 23 % avec l'aide de leur entourage (famille, amis), 16 % via le soutien d'un organisme de formation et 14 % en faisant appel à Pôle Emploi et/ou à un bilan de compétences.

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter