Retour sur l'information diffusée ce matin. Contrairement à ce que laissait d'abord entendre une première délibération des députés, il n'y avait pas unanimité autour de la disposition qui consiste à délivrer un diplôme d'État d'opticien-lunetier au terme de trois ans minimum de formation.

Quiproquo ? À tout le moins, oui. Ce matin nous évoquions le résultat du vote des députés au sujet d'amendements relatifs à l'évolution de la formation initiale des opticiens et insérés dans le projet de loi Santé. En réalité, ce vote des députés reposait sur une interprétation biaisée de la position du gouvernement et du rapporteur(e) du texte, cet(te) élu(e) qui, rappelons-le, est en charge de l'analyse et de la synthèse d'un projet législatif. Vérifications faites, il semblerait en effet que les députés aient été induits en erreur : "il semble que les députés aient compris que le Gouvernement et la commission y étaient favorables, alors qu’ils y étaient défavorables", tient à éclaircir, en personne, la ministre de la santé, Marisol Touraine. Autrement dit, constatant cette incompréhension, le gouvernement a réclamé une seconde délibération qui, elle, a débouché sur un avis défavorable à l'amendement qui proposait de porter à trois ans la formation des futurs opticiens.
C'est la Fédération Nationale des Opticiens de France qui a attiré l'attention de la presse professionnelle sur cet embrouillamini. Son président, Alain Gerbel, veut remettre les choses au clair en ce qui concerne l'évolution de la formation de l'opticien. Il tient à rappeler qu'à l'initiative de son syndicat un projet de "réingénierie cohérente du diplôme en lien avec l'université à partir d'un référentiel (a été) présenté en juin" et que "les orientations DPC (Développement Professionnel Continu_ndlr) contenues dans ce référentiel ont été validées par le Ministère". Contactologie, réfraction avancée, visions de l'enfant et des seniors ou encore basse vision, ce référentiel entend établir de façon détaillée et circonstanciée le périmètre de compétences de l'opticien de demain. "Imposer à tout prix une année de formation supplémentaire" n'est pas, insiste M. Gerbel, l'essentiel. Avant toutes choses, il lui semble prioritaire de mettre en place précisément les contours de cet éventuel allongement de la formation. D'où ce référentiel qui répond selon lui "aux impératifs d'extension des compétences des opticiens". Manière de dire que si la durée de la formation est évidemment un critère à prendre en compte, le contenu  de la formation compte encore plus.

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