Fraude à la mutuelle, prix des lunettes en France, plafonds de remboursement… Christian Roméas, président du Syndicat des opticiens entrepreneurs donnait hier son point de vue à notre confrère Le Bien Public

"Les opticiens sont-ils des fraudeurs ?". Assénée d'emblée par notre confrère Le Bien Public qui fait évidemment référence à la dernière enquête UFC-Que Choisir, la question ne déstabilise pas du tout Christian Roméas, à la tête du Synope : "Dans tous les métiers, il y a des gens qui ne respectent pas les règles. Il faut sanctionner les fraudeurs. Mais pas déduire des généralités à partir d’une enquête dans 1200 magasins ! L’UFC doit arrêter ses campagnes de désinformation à l’encontre des opticiens. Ces attaques en deviendraient drôles si ce n’était dangereux pour l’emploi de toute une filière". Abordant ensuite la prétendue cherté des équipements vendus dans l'Hexagone comparé aux prix observés ailleurs en Europe, argument repris en boucle dans les médias généralistes, le porte-voix du Synope veut une fois de plus rétablir ce qu'il estime être la vérité des chiffres : "Non, les lunettes ne sont pas plus chères en France. À produit équivalent, nous sommes même moins chers en France qu’en Allemagne et en Italie. Si les Français ont un budget lunettes plus élevé qu’ailleurs, c’est qu’ils privilégient les produits haut de gamme". À la question de savoir si les Français sont  "encouragés (à dépenser davantage_ndlr) par les remboursements élevés des complémentaires santé", M. Roméas est catégorique : "Les premiers responsables de la hausse des prix sont les mutuelles, qui ont fait des remboursements d’optique un produit d’appel. Il faut arrêter de taper sur les opticiens et aller voir du côté des complémentaires santé. Ce sont elles qui ont poussé à la surconsommation, pas les opticiens". Évoquant enfin le projet de décret sur le plafonnement des remboursements optiques, le syndicaliste remet en cause le bien-fondé de cette mesure à l'étude et insiste sur son possible impact industrielle : "La filière d’optique française est la meilleure du monde. Il ne faut pas la fragiliser avec de mauvaises idées qui ne prennent pas en compte la réalité. Si un décret fixe un plafond de remboursement à 450 euros, dont 100 euros pour les montures, cela signifie qu’il n’y aura plus de montures faites en France".

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