Que deviennent les Opticiens-Lunetiers Unis, ce collectif issu du mouvement initialement lancé sur Facebook sous le nom "Les Opticiens ne sont pas des pigeons" ? Interrogé par Fréquence Optic, son leader, Yann Fournier, explique les actions en cours.

Vous vous en souvenez, le mouvement "Les Opticiens ne sont pas des pigeons" est né sur Facebook, revendiquant 7 000 membres-signataires au plus fort du débat entourant la proposition de loi sur les réseaux mutualistes. Depuis, il a changé de nom pour devenir Les Opticiens-Lunetiers Unis et s'est constitué en association. Patrons et salariés, indépendants et opticiens d'enseigne issus de toute la France y cohabitent. "Certes nous faisons moins de bruit, mais nous sommes toujours actifs", assure son président Yann Fournier qui se veut vigilant quant au devenir de la proposition de loi (PPL) n°296 à laquelle il s'oppose, comme des milliers de ses confrères, depuis que la majorité l'a soumise au Parlement. En quoi consiste désormais les actions des Opticiens-Lunetiers Unis ? "Le temps de la mobilisation active fait place, pour le moment, à un travail de fond. Nous prenons des contacts avec tous ceux qui, de près ou de loin, sont concernés par l'évolution de notre profession et cet enjeu que représente les réseaux de soins", explique M. Fournier qui, rappelons-le, est toujours opticien indépendant en Isère. Sans citer "de noms par souci de discrétion", il évoque des "rencontres avec des élus de tous bords qui sont, ou non, favorables à la PPL" ainsi que des "échanges avec certaines mutuelles qui ne possèdent pas de réseaux et que justement nous voulons dissuader d'aller dans cette voie. Face à ces divers interlocuteurs, nous faisons de la pédagogie sur ce qu'est vraiment la réalité de notre métier", détaille M. Fournier.

Des lunetiers et des verriers, dont M. Fournier préfère taire le nom là encore, ont également approché l'association. "Ils nous soutiennent parce qu'ils savent que si le projet législatif venait, d'une façon ou d'une autre, à entrer en vigueur, nous aurions tous à y perdre", relève le leader des Opticiens-Lunetiers Unis. Il explique que certaines centrales lui ont permis, également, de communiquer auprès de leurs adhérents respectifs pour détailler les enjeux et les conséquences possibles de la loi sur leur activité. Et comment explique-t-il que la proposition de loi soit, pour l'heure, au point mort, toujours en attente d'être inscrite au calendrier des sénateurs ? "Peut-être que certains parlementaires se sont aperçus que ce projet de normalisation des réseaux mutualistes pèche en terme de légalité au niveau de la législation européenne", avance Yann Fournier. Sur un plan plus syndical maintenant, l'association des Opticiens-Lunetiers Unis pourrait-elle à terme rejoindre les rangs de la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof), après la main tendue de son président Alain Gerbel début décembre lors d'un colloque ? "Nous sommes en bons termes avec la Fnof car nous marchons dans la même direction. Mais nous n'avons pas vocation à nous fondre dans ce syndicat. Nous partageons avec la Fnof un même combat, mais à côté, pas en son sein", se défend Yann Fournier qui dit regretter "un certain attentisme" ces dernières semaines des opposants au texte de loi : "Ceux qui sont contre la proposition de loi doivent montrer qu'ils sont toujours là, prêts à en découdre. Nous, en tout cas, on ne lâche pas".

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter.