À travers l'opération "Mon opticien j'y tiens", la Fnof veut mobiliser les opticiens autour du professionnalisme, de la santé visuelle et de la proximité. Une initiative qui vient s'ajouter à d'autres similaires. Au risque de l'éparpillement ?

Valoriser, valoriser, valoriser. Ou plus exactement re-valoriser. Alors que la profession d'opticien fait face "à un contexte économique et politique plus que difficile, particulièrement du point de vue législatif", la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) veut "renouveler l'image que se fait le grand public des opticiens" à travers une vaste campagne. "Mon opticien j'y tiens", c'est son nom, sera officiellement lancée au Silmo. À cette occasion, Alain Gerbel, le président de la Fnof, va détailler les contours et le contenu de cette initiative qui prendra, à ce que l'on sait déjà, plusieurs formes : grande consultation, par internet et sur le terrain, des opticiens à travers une enquête qui vise à leur "donner la parole" en vue "de constituer un socle de propositions" mais aussi et surtout créer une dynamique de fond "centrée sur les valeurs du métier qui puisse concerner chacun : proximité, accès aux soins des plus démunis, disponibilité, compétence, confiance, choix", insiste un communiqué de la "Fédé", comme disent ses adhérents.

La question du "rôle indispensable que les opticiens jouent dans la santé visuelle des Français en tant que professionnels" est au coeur du message que la Fnof veut faire passer aussi bien auprès de l'opinion publique que des décisionnaires, élus et institutions. Cette initiative ne pourra donc se concrétiser que si les opticiens - "tous les opticiens", insiste M. Gerbel, et pas seulement les membres de la Fnof - se mobilisent. Ce dispositif d'enquête et de communication n'aura de sens en effet que si les opticiens se l'approprient pleinement. "Le consommateur réclame de la proximité, de la sécurité et du lien social. Il nous revient de défendre cette vision des choses", avait expliqué le leader syndicaliste en janvier dernier, au moment où l'opération "Mon opticien j'y tiens" était encore dans les cartons. Avant la Fnof, c'est Vogue Optique Diffusion (en partenariat avec deux autres centrales, la CDO et Luz) qui a lancé, vendredi, une initiative visant elle aussi à redorer la réputation écornée des opticiens. D'autres actions du même type pourraient également voir le jour en marge du Silmo, comme s'il y avait urgence à mettre en valeur et en avant une profession jusque-là trop malmenée. L'addition de toutes ces initiatives peut-elle payer en matière d'image ? Pour redonner du lustre et du crédit aux opticiens, n'aurait-il pas mieux valu qu'une seule et unique initiative voit le jour, portée par tous et pour tous ?

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