Hostile à l'optométrie, le président du Syndicat national des ophtalmologistes français (SNOF) s'oppose fermement "aux transferts d'actes vers les optométristes", comme l'a suggéré Marisol Touraine, la ministre de la santé, la semaine dernière.

Joint par nos soins il y a quelques minutes, le président du SNOF dit avoir pris connaissance avec "un grand étonnement" des déclarations de la ministre à propos de possibles délégations de tâches aux optométristes. "C'est en opposition complète avec les engagements pris par François Hollande (lors de la campagne présidentielle_ndlr). C'est un revirement dont, pour l'heure, nous attendons confirmation", commente M. Rottier, qui ne veut pas s'emballer. Pour lui, cette annonce est "d'autant plus surprenante" qu'il y a quelques jours Marisol Touraine s'était prononcée pour une "grande concertation" entre tous les acteurs de la filière : "Or là, pour le coup, nous n'avons pas été consulté". Au demeurant, le président du SNOF est inflexible : il met son véto à toute future collaboration avec les optométristes : "Hors de question pour nous de collaborer avec eux", assène-t-il, fidèle à la position qui est la sienne depuis des années. Et de s'inquiéter à plusieurs titres : "Si le gouvernement choisit la voie de la reconnaissance des optométristes, ce sera sans nous parce que nous sommes hostiles à la prise en charge des patients par les optométristes. Et puis quid de l'avenir des orthoptistes ? S'il se confirme que la ministre veut s'appuyer sur les optométristes, alors c'est la mort programmée des orthoptistes. Toutes les professions ne peuvent pas cohabiter", déclare  M. Rottier qui attend désormais des déclarations officielles confirmant l'orientation, ou non, de la ministre dans la voie de l'optométrie.