Interviewé par Le Parisien-Économie dans son édition d'hier, Jean-Pierre Champion, le directeur général de Krys Group, évoque notamment l'optique en ligne, le plafonds de remboursements et la santé visuelle. Extraits.

Les ventes de lunettes sur Internet ? Interrogé sur ce sujet par Le Parisien hier, Jean-Pierre Champion (photo), le directeur général de Krys Group, se montre très serein : "Tous les marchés ont été bousculés par les ventes en ligne sauf un, celui de l'optique". Il en veut pour preuve la difficulté des acteurs de ce segment à se faire une place sur le marché :  "En moyenne, la vente sur Internet a pris entre 10 et 20% de part de marché selon les familles de produits. Dans notre secteur, elle peine à dépasser 1%". Comment explique-t-il ce différentiel ? "Si le client vient en magasin, c'est qu'il y trouve le conseil, le choix, l'accompagnement administratif et la qualité qu'Internet ne peut, à l'heure actuelle, lui offrir". En revanche, il reconnaît que l'achat des lentilles sur le web est de plus en plus important, pesant désormais 10 %.
Questionné ensuite sur les plafonds de remboursements optiques qui devraient bientôt entrer en vigueur, M. Champion en redoute les effets sur la globalité du marché et donc, à terme, sur l'emploi : "Le marché qui est estimé à 6 milliards d'euros va baisser de 20 % dans les deux ou trois ans à venir, soit une perte nette d'un milliard d'euros. Vous imaginez donc les conséquences pour l'emploi dans notre secteur", prédit-il.
D'autre part, s'agissant de la démographie des opticiens, il estime que "probablement" ils sont trop nombreux. Et de comparer avec nos voisins : "La France compte 1 magasin d'optique pour 5000 habitants contre 1 pour 8000 en Grande-Bretagne et 1 pour 7000 en Allemagne". Mais, dans le même temps, il fait de cette sur-densité un atout, indiquant que ce maillage peut-être un moyen de remédier à "la désertification médicale" du fait du recul des ophtalmologistes en France. Sur la question de la prise en charge de la santé visuelle, M. Champion se déclare d'ailleurs favorable, sous condition d'une évolution du cursus à trois ans d'études,  de "confier la réfraction aux opticiens".

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