Hier matin, sur les ondes de Radio Classique, Etienne Caniard de la Mutualité Française et Eric Leonard d'Essilor Europe ont abordé la question du plafonnement des remboursements optiques. Divergences de vue au menu.

Lundi matin, Etienne Caniard, représentant de la Mutualité, et Eric Leonard d'Essilor Europe se sont succédés au micro de Radio Classique pour donner leurs points de vue sur la nouvelle version du projet de décret portant sur le plafonnement des remboursements en optique. Le président de la Mutualité française, Étienne Caniard, approuve globalement le contenu du décret tel qu'il a été récemment dévoilé : "Il y a une prise de conscience générale de la situation spécifique de l'optique en France : surabondance d'offres, prix élevés et surtout un renoncement aux soins d'optique en France puisque deux millions de Français ne s'équipent pas", a déclaré le président de la Mutualité. Entrant un peu dans le détail de la nouvelle mouture du décret, Etienne Caniard estime cependant que "le niveau de remboursement mérite encore probablement quelques ajustements. Nous sommes plutôt satisfaits, comme les industriels, qu'on ait abandonné le système extrêmement complexes d'une dégressivité dans le temps de ces plafonds". Dégressivité qui, rappelons-le, était inscrite dans la version initiale de ce projet de décret.

Un peu plus tard, c'est Eric Leonard qui s'est exprimé sur ce même sujet. Sans surprise, la vision des choses est quelque peu différente pour le directeur général d'Essilor Europe. Il voit dans le contenu de ce décret "une mesure inefficace et dangereuse", avant de s'interroger :  "Connaissez-vous un domaine où les solutions ont été apportées par une réglementation du prix du produit ? Quand on limite le prix du produit, c'est la qualité qui baisse". Pour lui, un plafonnement des remboursements poussera en toute probabilité les opticiens  "à aller chercher des produits moins chers en Asie pour maintenir leurs marges". Et ce faisant, ce sont les fabricants, lunetiers ou verriers, dont évidemment Essilor, qui proposent des produits à forte valeur ajoutée qui vont trinquer, estime M. Leonard  : "Il ne faut pas faire d'économies de bouts de chandelles". Selon lui, "supprimer les produits innovants" n'est pas une option bénéfique, ni pour la filière ni pour les porteurs. Et d'appeler, dans la foulée, à une concertation globale avec tous les acteurs de la chaîne visuelle : "Nous sommes prêts à travailler avec le gouvernement à améliorer l'efficacité globale du système".

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