En confiant à une société indépendante le comparatif de ses progressifs, le verrier veut apporter la preuve de ses innovations. Et d'abord à ceux qui douteraient des avancées de la R&D.

Tous les verres ne se valent pas. C'est, en substance, le message qu'a voulu faire passer Novacel en testant la performance de ses progressifs de générations différentes. Le second message de l'industriel étant : il est temps de le faire savoir. Comme en réponse à ceux, complémentaires santé ou médias généralistes, qui estiment parfois que le lancement des nouveautés verres relève avant tout du marketing, Novacel entend bien prouver qu'il y a une réelle valeur ajoutée avec cette étude indépendante menée par Streetlab, société abritée au sein de l'Institut de la Vision, à Paris. Suivant un protocole dit "en double-aveugle", les tests ont donc mis face à face deux verres, dénommés A et B. Cela veut dire que l'équipe de Streetlab chargée de conduire les tests n'a appris qu'au moment de rédiger les conclusions de l'étude quel verre correspondait à quoi. Pour cette étude comparative, 85 candidats âgés en moyenne d'environ 61 ans ont d'abord porté les verres A pendant 14 jours. Puis ils ont récupéré, le temps d'une semaine, leur équipement habituel. Ce n'est qu'après cette pause, qualifiée de "lavage", qu'ils ont alors essayé, durant 14 jours également, les verres B.

Que montrent les résultats ? S'agissant de la vision de loin, les porteurs n'ont pas noté une grande différence dans les situations retenues comme cadres d'évaluation :  conduire, marcher ou regarder la télévision. Les deux verres obtiennent quasiment la même note (17, 7/20 pour le verre A, 17,4 pour le B). En revanche, concernant la vision intermédiaire (pour les activités suivantes : descente d'escalier et lecture sur écran), le verre A surperforme nettement. 17, 1 pour lui alors que le verre B plafonne à 15,3. De même, enfin, pour l'évaluation de la vision de près (en situation de lecture d'un livre par exemple), c'est encore le verre A qui se détache. Il obtient plus de 17 quand le verre B se contente d'un 14,7. Au global, près de 60 % des porteurs ayant participé à cette étude déclarent une préférence pour le verre A. Ce verre en question, qui cumule des bons points en VI et VP, il s'agit de Eden Alpha, un progressif inédit qui sera commercialisé seulement à partir de septembre. Le verre B, moins bien noté, appartient lui à une génération précédente de progressifs, Ologram… Ceci explique donc cela.

Présentant les résultats en présence d'autres verriers et d'Ocam, Novacel, par la voix de son directeur marketing et commercial Jenkiz Saillet assure vouloir systématiser ce type de tests comparatifs avant toute mise sur le marché d'un produit. Histoire de signifier aux éventuels sceptiques qu'il y a bel et bien un progrès accompli entre des gammes successives de verres. Ces tests de performance soulèvent, au-delà de la démonstration concluante, des questions de fond. En engageant pour son propre compte des tests comparatifs, le fabricant veut-il pousser la concurrence à l'imiter ? Si cela se généralisait, un protocole d'évaluation commun à tous les verriers pourrait-il voir le jour ? Des tests de cette nature amèneront-ils les plateformes de santé à concevoir autrement leurs grilles tarifaires et le référencement des produits sur la base de l'innovation constatée ? Autant de questions dont on verra très vite si elles trouvent, ou non, des échos et des réponses…

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