Le groupe Optic 2000 sera-t-il affecté par une décision de justice qui l'oblige à payer quelque 30 millions d'euros à Optical Center, le plaignant ? Non, assure la direction, qui a fait appel et se montre offensive.

Dans le cadre d'un contentieux qui l'oppose à Optical Center depuis 2008, le groupe Optic 2000-Gadol fait l'objet d'une lourde sanction. Dans une décision exécutoire rendue le 22 décembre, le tribunal de commerce de Paris a en effet condamné la société à verser 29,5 millions d'euros à son concurrent, au titre de réparations. En cause : ce qu'on appelle communément des "optimisations de factures". La direction d'Optic 2000 contestant fermement la décision du tribunal de commerce, elle a aussitôt fait appel. En parallèle, et bien que le groupe dispose de fonds propres suffisants (à hauteur de 32 millions d'euros) pour éponger le montant des dommages et intérêts, il a déclenché il y a quelques jours ce qu'on appelle une procédure de sauvegarde, à ne pas confondre avec le redressement judiciaire. Depuis une loi de 2005, ce plan de sauvegarde permet en effet aux entreprises traversant une période agitée de sécuriser leur avenir. Son but : permettre la meilleure réorganisation possible de l'entreprise et donc assurer sa pérennité, l'emploi et le paiement des créanciers. "Par ce biais, nous a expliqué par téléphone Yves Guénin, le secrétaire général du groupe Optic 2000, cela rend plus supportable le poids de la créance qui s'échelonne dans le temps et surtout cela ne fragilise pas nos relations avec les fournisseurs, en attendant le verdict de la Cour d'appel". Celui-ci pourrait raisonnablement intervenir d'ici un an et demi. À ce propos, la direction assure être "sereine et confiante". Devant la Cour d'Appel, elle entend bien faire la démonstration point par point que cette condamnation est "infondée et totalement grotesque". Injoignable pour l'heure, Laurent Lévy, le PDG d'Optical Center, a, rappelons-le, déjà mené de semblables procédures judiciaires contre d'autres concurrents, toujours au motif de la concurrence déloyale. Ainsi, le réseau Afflelou a été épinglé par la justice fin 2012. Précisons enfin que la procédure Optical Center concerne également deux autres enseignes : une action contre Krys s'est soldée par un rejet et celle contre Atol est en attente d'un jugement.

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