Aux côtés des ophtalmos, la FNOF se positionne en faveur du maintien de l'obligation d'ordonnance pour les lunettes, introduite il y a un an par la loi Hamon et qui pourrait disparaître avec le projet de loi Macron.

À une lettre près, leurs acronymes sont identiques. SNOF (Syndicat national des Ophtalmologistes de France) et FNOF  (Fédération Nationale des Opticiens de France) partagent également un même point de vue sur l’obligation d’ordonnance pour faire réaliser des lunettes. Par la voix de leurs représentants respectifs, Thierry Bour et Alain Gerbel,  les deux syndicats font cause commune pour appeler au maintien de cette obligation qui, rappelons-le, a été instaurée par la loi Hamon en 2014. Modalité que pourrait faire sauter le projet de loi dit Macron, encore en cours d'examen par les parlementaires. Dans un communiqué conjoint, FNOF et SNOF demandent ainsi aux députés et aux sénateurs qui se réuniront en Commission mixte paritaire le 3 juin prochain de "revoir les dispositions introduites au Sénat par l’article 11 Quater C du projet de loi pour la Croissance, l’Activité et l’Égalité des Chances Economiques (dit Macron_ndlr) concernant la suppression de l’obligation de prescription médicale pour la délivrance des verres correcteurs. Les ophtalmologistes considèrent que cette disposition présente un risque important pour la santé visuelle des patients, en supprimant notamment le dépistage des maladies oculaires qui a lieu lors de l’examen pour l’ordonnance de lunettes. Pour les opticiens de la FNOF, cette disposition ne permettra pas de répondre aux enjeux des délais d’attente".

Le Dr Thierry Bour fait valoir qu'"un tiers des visites pour des renouvellements de lunettes permettent de détecter d’autres pathologies chez nos patients. Nous demandons donc aux parlementaires réunis en Commission mixte paritaire de supprimer cette modification et de rétablir ainsi l’obligation d’ordonnance pour tous". Pour sa part, Alain Gerbel soutient que "depuis 20 ans, les opticiens demandent la mise en place d’une filière de santé visuelle adaptée aux besoins des Français. Il est  important d’attendre le résultat de la mission IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales). C’est pourquoi nous demandons aux parlementaires réunis en Commission mixte paritaire de revoir les dispositions introduites au Sénat concernant la suppression de l’obligation de prescription médicale". Au minimum, les deux instances représentatives demandent l’adaptation de l’obligation de prescription en fonction de critères comme par exemple l’âge ou l’état de santé du patient...
Si la prise de position du SNOF était déjà connue, celle de la FNOF irritera sans doute ceux, UDO (Union des Opticiens) en tête, qui se sont prononcés contre cette obligation d'ordonnance à plusieurs reprises. Le positionnement du syndicat présidé par M. Gerbel fera aussi certainement débat, à n'en pas douter, lors du congrès de la FNOF qui se profile à l'horizon.

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