Comme chaque année, la Fédération du Commerce Coopératif et Associé (FCA) a interrogé les dirigeants d'enseignes sur les tendances, les évolutions et les perspectives d'avenir du Commerce Coopératif et Associé. Globalement, l'heure semble plutôt à la confiance et à la sérénité.

Les dirigeants du Commerce Coopératif et Associé confiants en l'avenir malgré le manque de réformes et de reconnaissance des pouvoirs publics. C'est, pour résumer, ce qui ressort de l'édition 2015 du Baromètre du moral des dirigeants d'enseignes effectué par la FCA*. Les sondés jettent un regard plutôt satisfait sur l'année écoulée avec, déclarent-ils, des résultats souvent positifs. Les perspectives pour 2016 semblent elles aussi envisagées avec confiance…
Dans le détail, les responsables interrogés déclarent que leur activité économique s'est maintenue ou a progressé sur l'année 2015 dans son ensemble. Malgré des conditions d'accès au financement toujours contraignantes pour la majorité d'entre eux, un tiers environ des réseaux devraient connaître, au moment de la clôture définitive des bilans, une croissance de plus de 2% sur 2015. Constat récurrent dans les déclarations des sondés : la quasi-totalité des dirigeants estiment que leurs performances se placent au moins au même niveau que celles de leur marché, démontrant selon eux la force du modèle qu'ils ont choisi, y compris dans un contexte difficile, comme l'explique Eric Plat, Président de la FCA (et par ailleurs à la tête d'Atol) : "Nos réseaux sont efficaces, performants et ont une capacité de résistance bien supérieure à celle des autres acteurs de leur marché. Nous partageons tous une vision long-termiste du développement de nos réseaux et sommes conscients que notre modèle joue un véritable rôle d'amortisseur de crise et d'accélérateur de croissance en période de reprise économique". C'est ce qui fait d'ailleurs dire à la direction de la FCA que le commerce associé et coopératif est un "modèle résilient". 
 
2016 sera synonyme de croissance pour près des trois quarts des décideurs interrogés, visiblement confiants en l'année à venir. "Les dirigeants du Commerce Coopératif et Associé sont des conquérants ! Ils vont continuer d'investir et de développer leurs réseaux malgré des contraintes de plus en plus importantes", affirme Eric Plat. En effet, quasiment l'ensemble des groupements adhérents de la FCA envisagent au moins 5 ouvertures de points de vente dans l'année, et 20 ouvertures pour un quart des réseaux interrogés. Parmi les grands chantiers 2016, ils citent l'adaptation du modèle aux mutations du commerce : vente cross-canal, nouveaux moyens logistiques, animation et suivi des réseaux. Pour cela, l'ensemble des enseignes va maintenir le niveau des frais de fonctionnement dédiés aux centrales.
Malgré ces perspectives positives, les dirigeants interrogés dans ce baromètre restent tout de même prudents. La volatilité accrue des consommateurs, doublée d'un climat de défiance à l'égard des politiques, empêchent une vision claire de l'avenir. "Nos indépendants, même appartenant à des réseaux solides réputés pour leur robustesse, se retrouvent de plus en plus souvent en difficulté quand il s'agit de monter un projet entrepreneurial ou de financement de trésorerie sur des magasins existants, le précise Eric Plat. Cette tendance ne pourra s'inverser qu'avec une volonté forte et affichée des acteurs bancaires de nous accompagner durablement". Et de déplorer une année 2015 marquée, selon le président de la FCA, "par une instabilité réglementaire importante". Il explique : "Malgré l'importance économique du Commerce Coopératif et Associé, sa vivacité et sa capacité à faire bouger les lignes dans le secteur du commerce, le réel manque de reconnaissance de la part des pouvoirs publics reste un problème majeur. Une meilleure connaissance de notre modèle permettrait d'éviter de nouvelles mesures inappropriées ou inadaptées", considère M. Plat. Et d'aller plus loin : "Dans ce contexte d'insécurité juridique et d'absence de stabilité réglementaire, entreprendre en 2015 est presque devenu un acte militant ! Les PME ne demandent aucun traitement de faveur mais juste de l'équité ! Ainsi, nous sollicitons les politiques et les institutions pour qu'ils arrêtent de nous asphyxier : le commerce ne veut plus être la variable d'ajustement budgétaire du gouvernement. Le commerce, qui représente 20% du PIB, est tout aussi délocalisable que l'industrie et doit bénéficier de la même bienveillance. Les commerçants du Commerce Coopératif et Associé demandent un acte fort pour plus de visibilité, alléger la fiscalité des entreprises et faciliter l'entrepreneuriat et l'embauche", conclut M. Plat.
 
* Cette enquête qualitative a été réalisée par la FCA du 20 octobre au 12 novembre 2015 auprès de 28 dirigeants de groupements membres de la Fédération du Commerce Coopératif et Associé, représentant plus de 19 000 points de vente dans 17 secteurs d'activité du commerce de détail et des services marchands.