Mobilisée avec ses équipes, Lena Henry répond à nos questions sur la situation sans précédent que traverse la filière, à l'image bien sûr du pays tout entier.

Fréquence Optic : Professionnellement mais aussi à titre personnel, comment vivez-vous cette situation inédite ?

Lena Henry : Nous nous préparons tous à vivre des moments difficiles tant sur le plan professionnel que personnel. Comme chacun, je suis d’abord inquiète pour la situation sanitaire de notre pays. Mes pensées vont aux malades, à leurs proches et à tout le personnel soignant qui fait preuve d’un engagement sans faille. En tant qu’entreprise, nous pouvons aider de manière extrêmement simple en faisant en sorte que nos salariés respectent les mesures de confinement. Dès la semaine dernière, nous avons donc commencé à déployer du télétravail de manière massive. L’accélération des événements ces derniers jours appelle à la mobilisation générale de tous. Le temps est à l’action autour de priorités claires : la protection des salariés, la continuité de service, le soutien de nos clients et la préservation de notre entreprise. Le réalisme et le sens des responsabilités habitent chacun de nous en ces jours si particuliers.

De quelle(s) manière(s) Essilor France s'organise en interne pour faire face à l'épidémie ? Le management a dû trouver de nouvelles formes opérationnelles…

Une cellule de crise quotidienne a été mise en place dès la fin de la semaine dernière pour assurer un suivi de la situation et prendre les mesures adaptées. Nous avons réorganisé très rapidement notre chaîne de production afin de fermer les sites industriels français tout en maintenant une continuité de production avec les laboratoires du Groupe Essilor en activité. Nous avons également fermé les sites des agences commerciales. Les équipes continuent à gérer les commandes des opticiens et à traiter leurs appels de chez elles. Nous avons à cœur de permettre aux opticiens qui le souhaitent et qui le peuvent de répondre à des besoins urgents, comme par exemple pour les équipes soignantes. De façon très concrète, la plupart de nos salariés sont en chômage technique total ou partiel dès à présent. Les équipes appelées à poursuivre leur activité le font en télétravail, afin de respecter les règles de confinement.

Un dispositif de "service minimum" avec des opticiens volontaires se profile dans l'urgence. Que vous inspire cette organisation sans précédent ?

Les situations de crise sont des épreuves pour chaque personne, chaque entreprise. Mais elles peuvent aussi être sources de créativité, d'ingéniosité, de solidarité humaine. La recherche de la mise en place d’un service minimum en optique en est une très belle illustration. Bien évidemment, le premier point à régler est la sécurité et la protection des opticiens volontaires, et nous savons tous que dans la situation actuelle, ce n’est pas simple de se procurer des masques et autres protections. À notre niveau, notre objectif est de soutenir au mieux ce service minimum, par la continuité de la production et l'accompagnement des opticiens dans leur activité.

Déjà fragilisés par des conditions difficiles ces derniers mois (gilets jaunes, grèves, 100 % Santé), bien des opticiens sont encore plus vulnérables aujourd'hui. Quelle résilience pour demain ?

Nous avions prévu une année 2020 remplie de challenges… mais évidemment, nous n’avions pas anticipé un tel scénario ! L’heure est à la gestion de crise pour tous. La seconde étape qui va démarrer dans les prochains jours sera de mettre notre énergie collective pour que tout soit prêt à redémarrer pleinement une fois la crise derrière nous. N’oublions pas que nous travaillons au sein d’une filière structurellement saine et résiliente. En dépit de cette chute temporaire d’activité, nous savons qu’il y aura un rebond dans la demande après la crise car les besoins de santé visuelle seront toujours là. Ce ne sera pas simple, mais nous avons la capacité collective à rebondir.

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