Une proposition de loi sénatoriale veut faire émerger une nouvelle profession, celle "d'orthoptiste-optométriste". L'objectif : redistribuer les rôles des professionnels de santé.

"Favoriser l’accès aux soins oculaires sur tout le territoire en organisant une filière de formations en santé visuelle". C'est en ces termes qu'une quinzaine de sénateurs motive le dépôt d'une proposition de loi. À l'origine de ce texte, il y a une inquiétude des parlementaires, celle de voir les effectifs d'ophtalmologistes fondre année après année : "Les déserts médicaux, ainsi que la perspective d’une forte diminution du nombre de médecins dans les prochaines années, conduisent à rechercher les modalités d’une délégation de tâches vers d’autres professions de santé afin de permettre aux médecins de se recentrer sur ce qui constitue le coeur de leur métier et leur valeur ajoutée spécifique. Cela implique d’optimiser les compétences de chacune des professions de santé. Il convient donc de repenser l’organisation de cette filière de manière à garantir durablement l’accès aux soins. Ce qui suppose de revoir les conditions de formation des professions qui concourent à la santé visuelle", peut-on lire dans l'exposé des motifs de cette proposition de loi.

Concrètement, que doit-on entendre par "repenser l'organisation de la filière" ? Les sénateurs souhaitent que la formation de l'opticien soit, en terme de durée, alignée sur celle de l'orthoptiste, donc portée à trois ans. Ce n'est qu'au terme de ce premier cycle que les orthoptistes et les opticiens pourront, après deux années supplémentaires d'études, devenir "orthoptiste-optométriste". Les auteurs de ce texte souhaitent en effet voir émerger cette nouvelle profession qui sera en charge  des "actes définis dans le code de la santé et dans les décrets d’actes, tels que des examens de réfraction et de dépistage, prescrire des dispositifs correcteurs, assurer le suivi de la physiologie visuelle ou de la pathologie stabilisée, en association avec le médecin ophtalmologiste référent du patient. Parallèlement, il se verra confier un rôle dans la réalisation de tests de capacité visuelle nécessaires à l’obtention du permis de conduire, ainsi que des interventions au titre de la prévention. La mutualisation de ces enseignements tend à la création d’une nouvelle profession plus polyvalente, à dominante médicale et facilitant la délégation de tâches. Par sa nature même, cette profession se développerait en priorité dans les zones où les ophtalmologistes sont trop peu nombreux, ce qui permettrait d’y garantir une prise en charge plus rapide tant des pathologies que des besoins de correction visuelle. Les programmes des formations concernées seront établis en concertation avec le ministère de l’Éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche, la Haute autorité de santé et les représentants des professions".

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