En rendant obligatoire l'ordonnance pour la délivrance d'équipements optiques, le projet de loi Lefebvre déresponsabilise les opticiens et empêche l'accès à des soins visuels, selon l'AOF.

"Un problème important est posé par le projet de loi Lefebvre", estime Philippe Verplaetse, le président de l'Association des Optométristes de France (AOF). Il cible les alinéas 3 et 4 de l'article 5bis qui figure dans le projet de loi et qui conditionnent la délivrance de verres correcteurs et de lentilles "à la vérification, par l'opticien-lunetier, de l'existence d'une ordonnance en cours de validité". Il voit dans cette disposition "une anomalie de fond" : "Les conséquences seraient multiples car ces dispositions retireraient aux opticiens leur responsabilité, en imposant une ordonnance médicale pour toute délivrance de verres correcteurs, augmenteraient de ce fait le nombre d'actes médicaux,  aggraveraient le problème des déserts médicaux en accélérant les effets de la diminution de la démographie médicale, en particulier au niveau de l’ophtalmologie", développe-t-il. Sur la base de ses arguments il a interpellé, par courrier, tous les autres syndicats de la profession, de la Fnof au Synope en passant par le Synom, l'Udo et le SNOO, mais également les députés. Aux premiers il propose de faire front commun contre cette disposition et aux seconds il suggère vivement de déposer un amendement, d'ici février quand le projet de loi sera en deuxième lecture à l'Assemblée, pour la "suppression pure et simple" des alinéas en question. Il conclut en affirmant que "c'est une nécessité, tant économique, que de simplicité d'accès à des services visuels".