Ces dernières années, l’emblématique enseigne parisienne a fait un retour discret sur le devant de la scène, portée par les nouvelles ambitions d’un repreneur attaché à la fabrication hexagonale.

C’est une dame respectable, née en 1879, qui reprend activement du service ; la Maison Bourgeat est en effet bel et bien de retour. L’opticien Harry Bessis (à gauche) est l’artisan de ce renouveau qui a démarré discrètement en 2016 avec le rachat de l’emblématique boutique-atelier rue Saint-Honoré, à Paris, puis, l’année suivante, avec la reprise de l’unité de production dans le Jura. À force de ténacité et d’investissements, dont une importante levée de fonds, l’opticien parisien a relancé petit à petit la machine Bourgeat : « On s’est employé à faire revivre la longue histoire et un savoir-faire qui s’étaient endormis avec le temps », nous a confié lors d’une récente rencontre en juin Harry Bessis, qui peut compter, depuis 2018, sur Oscar Esteves (à droite), Meilleur Ouvrier de France 2015, pour développer une offre autour du sur-mesure, qui est la marque de fabrique principale de la Maison Bourgeat. 

Que ce soit à travers l’atelier parisien historique ou sur la base arrière manufacturière à Morez, les équipes de la Maison Bourgeat défendent donc un certain art de la confection lunetière dans leurs différentes boutiques : quatre enseignes à ce jour à Paris (photo du bas) et bientôt sept au total avec des implantations prochaines en province (normalement à Lyon, Lille et Bordeaux). Outre ce développement interne de l’enseigne, Harry Bessis a également choisi de diversifier son activité en proposant un service de création lunetière à ses confrères attachés à la conception française. « Aux opticiens mais aussi aux industriels qui voudraient créer leur propre collection-capsule made in France, nous proposons nos services de fabrication. On sait que beaucoup d'opticiens notamment sont à la recherche d'une expertise artisanale pour donner vie à des lignes de produits conçus en petite série. Bref, nous mettons notre savoir-faire à disposition de toute la profession », explique l’intéressé, qui fait valoir « l’agilité et la réactivité » de son usine jurassienne. Ce faisant, l’outil de production située dans le berceau de la lunetterie tricolore entend générer quelque 4 000 montures d’ici à la fin de l’année et, à moyen terme, dix fois plus.

 

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter