La loi sur les réseaux de soins mutualistes a beau être en suspens, peu lui importe ; la mutuelle santé interprofessionnelle Adrea, qui couvre plus de 1 million de personnes, a décidé de s'affilier à l'un des réseaux de soins couvrant l'optique, le dentaire et l'audio.

Issue de la fusion de huit mutuelles régionales en 2012, Adrea, qui est l'une des plus importantes mutuelles interprofessionnelles françaises, "souhaite être en mesure d'offrir un réseau de soins conventionné partout en France, bénéficiant du tiers-payant, prioritairement pour les soins en dentaire, optique et audio", annonce-t-elle. À cette fin, très bientôt devrait être lancé un appel d'offre. Adrea veut que le dispositif attendu soit en effet opérationnel avant la fin de l'année 2013. Constituera-t-elle son propre réseau conventionné ? Non. Même si Adrea est une mutuelle d'importance avec  environ 1 million de personnes protégées et 12 000 entreprises adhérentes pour 516 millions d'euros de chiffres d'affaires en santé (en 2011), elle ne l'est pas suffisamment pour créer un réseau en propre. Raison pour laquelle elle va s'adosser à l'un ou l'autre des réseaux de soins existants (Carte Blanche, Itelis, Kalivia, MGEN, Santéclair, Seveane ) qui, eux, comptent tous entre 5 et 6 millions de bénéficiaires. Reste à savoir lequel. En attendant qu'Adrea fasse son choix, on connaît déjà son cahier des charges : "modération des dépenses pour l'adhérent, qualité des soins, amélioration des prises en charge, information et service innovant".
Le moment est-il opportun pour lancer un réseau de soins alors que la loi sur le sujet est, pour l'heure, au point mort car toujours en attente d'être fixée à l'ordre du jour des sénateurs ? Il ne semble pas faire de doute pour Adrea Mutuelle que ce texte sera in fine adopté et que le Code de la Mutualité, dont elle dépend, sera modifié pour permettre les remboursements différenciés.