À l’heure où la taxe Covid - cette contribution imposée aux Ocam par l'exécutif pour compenser une partie du déficit de la Sécurité sociale généré par la crise économique et sanitaire - pourrait augmenter, la Mutualité Française fait valoir un important « effet de rattrapage des soins » en optique et en audio notamment.

Dite « taxe Covid », la contribution exceptionnelle à la charge des mutuelles et des assurances privées votée à l’automne pour faire face aux lourdes dépenses publiques liées à la crise sanitaire, ne passe décidément pas à la Mutualité Française. Elle passe d’autant moins que le ministère de la Santé envisagerait une augmentation de son montant, pour le moment fixé à 1,5 milliard d’euros : 1 milliard au titre de 2020, à quoi s’ajoutent 500 millions cette année. « On estimait que les économies réalisées par les complémentaires santé s'élevaient à 2,3 milliards d'euros ; en fait, c'est 2,8 milliards d'euros », aurait expliqué à nos confrères des Échos le cabinet du ministre de la Santé. Car le gouvernement, rappelons-le en effet, justifiait la mise en place de cette contribution financière en arguant du fait que le monde assurantiel a eu de moindres dépenses pendant la crise. La Mutualité Française continue, elle, de contester cette idée : « Si l’on prend en compte l’ensemble des paramètres, les mutuelles ne font pas d’économies avec cette crise sanitaire. Certes, la consommation de soins des Français a baissé entre 2019 et 2020 et les prestations santé versées par les mutuelles à leurs adhérents ont diminué de 6 %. Pour autant la taxe Covid (le 1,5 milliard d’euros sur deux ans_ndlr) a presque intégralement compensé cette diminution des prestations », peut-on lire dans un communiqué de la Mutualité.

Une éventuelle montée en charge de cette taxe Covid lui semble d'autant plus injustifiée qu'elle constate un « effet de rattrapage des soins » qui ont du être différés en raison de la crise sanitaire. Ce rattrapage serait massif depuis six mois, avance la Mutualité, « notamment en dentaire et en optique avec des taux de croissance à deux chiffres ». Ces chiffres en question, elle les détaille, poste par poste : « Par rapport à 2020, et sur les deux premiers mois de l’année 2021, les dépenses ont augmenté en dentaire de 28 %, en optique de 41 % et en audiologie de 39 %. » Bref, avec ces données à l’appui et parmi d'autres arguments, la Mutualité Française estime qu’un financement de la contribution Covid qui pèserait encore plus sur les Ocam serait infondé. 

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter