Quelles priorités, quels enjeux, quelles perspectives pour 2021 ? Tout le mois de janvier, nous proposerons différents points de vue sur l’état de santé et l’état d’esprit du secteur. Syndicalistes, industriels, créateurs, responsables d’enseigne ou dirigeants de centrale et bien sûr opticiens, nos intervenants partageront en exclusivité avec notre rédaction leurs regards. Dans cette nouvelle contribution, nous donnons la parole à Jean-Luc Selignan, président de la centrale OpticLibre...

« Se projeter en 2021 n’est pas un exercice facile. A priori le premier semestre devrait ressembler à la seconde partie de 2020. Tant que le contexte sanitaire tel que nous le connaissons aujourd’hui durera, nos repères resteront assez flous. Toute la question est de savoir si les nouvelles habitudes de consommation vont définitivement s’ancrer ou non. Car la période actuelle a accéléré certaines tendances sous-jacentes. Il se confirme clairement que le commerce de proximité connaît un regain de faveur et, à ce titre, les opticiens indépendants ont marqué des points tous ces derniers mois. Depuis juin dernier, chiffres à l’appui, on constate que les indépendants enregistrent des évolutions supérieures à leurs confrères sous enseigne, coopérateurs, franchisés, etc. Ils ont gagné des parts de marché parce que les clients ont privilégié des environnements à côté de chez eux, du fait du télétravail notamment. Même le second confinement, qui a pourtant vu la réouverture des zones commerciales, n’a pas enrayé la prime au commerce de proximité.

Ce retour en force des indépendants peut-il perdurer ? Difficile à dire. Tant que nous sommes dans un environnement de risque sanitaire, l’opticien de quartier tirera nettement son épingle du jeu alors que les opticiens installés dans des grands centres commerciaux pâtiront, eux, de la crainte, consciente ou non, des rassemblements de foule. Dans l’hypothèse d’un retour à la normale, je crois cependant que les indépendants peuvent largement capitaliser sur les acquis de la crise, qui leur a permis en 2020 et leur permet encore de faire la démonstration de leur savoir-faire. Car cette année plus que jamais, la clé c’est la professionnalisation. Plus un opticien optimise ses compétences - à commencer, par exemple, par la pratique de l’examen de vue qui lui donne pleinement sa place dans le parcours de santé -, plus son activité sera favorablement orientée. À propos, d’ailleurs, de professionnalisation, il me semble que la prise de rendez-vous, quand elle devient structurante dans une activité, est un mode de fonctionnement pertinent. Cette approche installe ou conforte véritablement l’opticien dans une position de professionnel de santé. »

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