Suite à la parution de l'enquête UFC-Que Choisir sur l'optimisation de factures, la Centrale des Opticiens s'interroge avant tout sur la responsabilité des consommateurs et au-delà sur l'absence de contrôle de la part des pouvoirs publics.

La publication de l'enquête de l’association de consommateurs UFC-Que choisir, incriminant une partie des opticiens quant à l'optimisation de factures, suscite commentaires et réactions de toutes parts. Dans un contexte qui met principalement en cause les opticiens, La Centrale des Opticiens déplace la focale et choisit de s'interroger sur la responsabilité des clients dans ces pratiques. Pour elle, "les sollicitations des consommateurs (sont) sous-estimées". "Souhaitant apporter des informations complémentaires au débat public", la direction de la CDO dépoussière les résultats d'une étude qu'elle avait fait réaliser par le cabinet Gallileo Businness Consulting fin 2009 sur ce même sujet auprès de 829 porteurs. "Alors que 26% des consommateurs interrogés déclaraient qu’il avait été question d’une optimisation de facture lors de leur dernier achat de lunettes, l’étude révélait que dans 81% des cas, celle-ci avait été réclamée par le client", rappelle la CDO avant de souligner un point à ses yeux essentiel : "Le taux d'optimisation de facture proposée à l’initiative de l'opticien se limitait à 5% de l'échantillon total". Pour être tout à fait complet, la CDO revient aussi sur le fait que ces pratiques sont "plus fréquentes dans les réseaux de soins". "Au sein des réseaux de soins partenaires des complémentaires santé, ces pratiques apparaissaient dans des proportions supérieures, avec 40% des consommateurs interrogés déclarant qu’il avait été question d’une optimisation de facture lors de leur dernier achat, et des sollicitations émanant des clients dans 83% des cas", souligne ainsi la CDO. Début 2010, à l'époque de la publication de cette étude maison, Fabrice Masson, déjà directeur de la CDO, commentait les résultats en ces termes : "Dans le cadre des réseaux de soins, il semble que les contraintes reposant sur les assurés et les opticiens agréés multiplient ces pratiques".

Par ces divers rappels, la centrale pour indépendants semble vouloir avant tout s'interroger sur la responsabilité jouée par les clients. Pour la centrale, il y a au minimum ambiguïté des clients : "Ces résultats (de l'enquête UFC-Que Choisir_ndlr) démontrent l’ambiguïté des consommateurs qui ne semblent pas reprocher aux opticiens indépendants le fait d’accéder à leurs demandes d’optimisations de facture, dénoncées par ailleurs par leur association", pointe la direction. De même, la centrale regarde en direction des pouvoirs publics, tout comme une majorité d'opticiens qui s'estiment irréprochables. La CDO ne peut que constater "l'absence de contrôle de la part des pouvoirs publics" quant à "certaines pratiques délictueuses". La création d'un Ordre des Opticiens pourrait-elle mettre, c'est le cas de le dire, de l'ordre dans cette situation ? Là encore la CDO s'interroge, rappelant que selon une autre de ses enquêtes présentée en début d'année, 92 % des opticiens sont favorables à la naissance de cet Ordre.

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Photo : extrait d'une affiche anti-fraude des opticiens CDO rappelant aux contrevenants les risques encourus en cas de fraude.