Dans un courrier adressé à ses adhérents, la Fédération nationale des opticiens de France appelle à la mobilisation massive de la profession contre les réseaux de soins. "L'enjeu c'est de lutter contre la privatisation du système de santé", fait valoir son président.  

"Jamais la profession n’a été traitée de la sorte". Dans une newsletter circulant auprès de ses membres, la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) s'indigne des exigences posées par certains réseaux de soins à travers leurs récents appels à candidatures. Parmi eux, Sévéane est visé : "Jamais nous n’avons connu un appel aussi intrusif avec communication de nos bilans. Quand on pense que le principal actionnaire, Groupama, a perdu des sommes colossales qui se chiffrent en milliard d’euros dans le cadre de la crise grecque, venir nous demander aujourd’hui nos bilans est une insulte", s'insurge Alain Gerbel, président du syndicat. Le ton n'est pas moins véhément à propos de Carte Blanche : "Où sont passés ceux qui se sont élevés contre la plateforme ? Où sont-ils ? Pourquoi ne disent-ils rien ? Parce que ce sont vos bilans que l’on demande, pas les leurs. Où sont ces fabricants qui hier jouaient les vierges outragées ?", écrit Alain Gerbel, s'adressant toujours à ses troupes. Joint par téléphone, le président du syndicat n'en démord pas : "ces récents appels à candidatures sont inacceptables et intrusifs comme jamais. Ça ne peut plus durer ! Il faut massivement se mobiliser".

À ses yeux, les gestionnaires de certains réseaux ont dépassé la ligne rouge. D'où son appel à la mobilisation dans le courrier adressé à ses adhérents : "L’union doit se faire autour des idées, des hommes qui les portent, de ceux qui ont le courage d'agir à visage découvert." Pour le représentant de la Fnof, il est temps que la fronde et la grogne, qui se font entendre depuis des années, prennent forme dans un grand front commun, quelque chose qui ressemblerait à un vaste rassemblement : "Toute la profession est concernée par ce qui se passe. C’est maintenant que nous devons monter au front". Si les réseaux de soins devraient, ces prochaines semaines, faire l'objet "d'actions d'envergure" de la part du syndicat, c'est plus généralement "la privatisation du système de santé" qu'Alain Gerbel veut dénoncer : "Car c'est bien de cela qu'il s'agit, insiste-t-il. On assiste à un détournement du système de soins au profit d'acteurs privés. L'enjeu c'est de lutter contre cette dérive généralisée". Dans ce cadre, voilà pourquoi la Fnof se déclare solidaire du mouvement des professionnels de santé qui, mi-novembre et toutes spécialités confondues, entend manifester son mécontentement à l'égard de la politique gouvernementale en matière de santé.

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