La solaire Chanel à 1,92 € ou une Prada à 2,40 €… Lunettes contrefaites vendues à la sauvette ? Pas du tout. Ce sont les prix pratiqués pour louer, à la journée, des lunettes griffées sur certains sites dédiés.

On connaissait déjà les sites de location d'accessoires de maroquinerie de grandes marques, en particulier les sacs. Moyennant une modique somme, on peut par exemple faire sien, pour un mois ou juste une semaine, un sac estampillé Fendi ou Yves Saint Laurent. Griffées Sonia Rykiel ou Balmain, les robes de luxe également peuvent faire l'objet de location pour une soirée. Et voilà maintenant que les lunettes sont elles aussi proposées à la location. Sur un site tel que nocopynes.com, pour ne citer que lui, on trouve du Gucci, du Prada, du Chanel ou encore des produits Marc Jacobs ou Tom Ford. Il semble que le phénomène de location d'accessoires de mode se développe de plus en plus chez nous. Il y a quelques années encore, l’idée aurait paru incongrue. Excepté les déguisements et les tenues de soirée pour des événements particuliers, les vêtements ne se louaient pas, et moins encore les accessoires. Maintenant, tout se trouve, et notamment les lunettes. Ce mode de consommation, apparu il y a deux-trois ans, pourrait-il se développer sérieusement ? "Crise économique et érosion du pouvoir d'achat obligent, la location offre une alternative intéressante aux tarifs, relativement élevés, pratiqués sur des accessoires de mode. Pour un nombre grandissant de consommateurs, la possession d'un objet devient moins importante que son usage et, surtout, moins importante que le fait de pouvoir changer de style souvent", explique un bon connaisseur de ce secteur en plein développement. Pour l'heure, dans l'Hexagone, ils sont une petite dizaine à décliner la location de vêtements, bijoux, sacs et accessoires. Mais outre-Atlantique, le phénomène commence à prendre de l'ampleur notamment auprès des jeunes et des femmes, les publics visiblement le plus réceptif à ce type de consommation. D'après une récente étude menée aux États-Unis, presque 1 femme sur 4 aurait, au moins une fois dans l'année, testé ce genre de location.