Les consultations, rencontres et débats voulus par la Mutualité Française dans le cadre des États généraux de la santé visuelle débuteront la semaine prochaine. Les syndicats d'opticiens y participeront tous sans exception. 

L'annonce, au début de l'été, de l'organisation des États généraux de la santé visuelle à l'initiative de la Fédération nationale de la Mutualité française a surpris les professionnels de santé qui n'avaient pas été informés en amont. La surprise passée, toutes les "parties prenantes de la filière visuelle" ont été officiellement invitées. À commencer par les syndicats d'opticiens qui ont répondu favorablement à cette initiative qui, dès la semaine prochaine, prendra la forme de quatre ateliers d'échanges avant de se conclure, le 15 décembre, par une journée de synthèses. Sollicitées par Fréquence Optic, les organisations représentatives d'opticiens semblent aborder très positivement l'événement. "On aborde cette manifestation sans a priori ni arrière-pensée, confie Alain Gerbel, le président de la Fédération nationale des Opticiens de France (Fnof). Notre rôle est d'être force de proposition comme, d'ailleurs, nous avons pu l'être par le passé". Et de rappeler le travail commun mené en 2004 par la Fnof et la Mutualité Française autour de la convention Cnam : "Notre volonté de faire évoluer ensemble la filière ne date pas d'hier. L'important, et c'est ce que veut la Mutualité Française, c'est de réfléchir à la notion de filière, et non, comme peuvent le faire d'autres OCAM, simplement en termes de prix, bref, comme si nous n'étions que des commerçants". Si la Fnof déclare vouloir participer à ces États généraux dans "un esprit constructif", elle regrette justement l'absence des autres familles du monde de l'assurance santé : "Il aurait été bon qu'on puisse débattre avec elles pour sortir de certains schémas réducteurs car l'optique et, au-delà la santé visuelle, ce ne sont pas que des histoires de grilles tarifaires".

Le Syndicat des Opticiens Entrepreneurs (Synope) nous a également confirmé sa participation à la fois aux ateliers en novembre et aux Etats Généraux de décembre : "Le Synope considère que tout ce qui favorise la mise en exergue des enjeux de santé visuelle concourt à favoriser la sensibilisation des pouvoirs publics sur les chantiers à mener", explique Alexandra Duvauchelle, la déléguée générale du syndicat. "Si nous avons été surpris par le porteur de l’initiative, celle-ci n’en demeure pas moins intéressante, poursuit-elle. Ce d’autant si elle permet d’avancer rapidement sur l’ensemble des évolutions à mener, et favorise le positionnement des enjeux de santé visuelle comme une des priorités de santé publique". De cette vaste consultation le Synope attend "échange et recherche de consensus pour le bien des patients". Alexandra Duvauchelle : "Il faut lever les peurs, examiner les opportunités mais aussi mettre en exergue les freins qu’ils soient démographiques, sanitaires, sociaux ou économiques ! Nous partageons le constat que la filière de santé visuelle, et plus spécifiquement l’optique, est depuis trop d’années traitée de manière parcellaire et essentiellement sur les aspects économiques du secteur, négligeant de facto l’aspect sanitaire de la prise en charge". Plus concrètement encore, "le Synope entend promouvoir au travers de ces États généraux les réponses que peuvent apporter les opticiens à ces problématiques, en complémentarité avec les autres professionnels, au travers de leurs compétences actuelles, mais aussi celles qu’il convient de développer, du maillage territorial que la profession offre, et les atouts de cette filière à ce jour inexploités et insuffisamment valorisés". Dans cette perspective, le Synope espère d'ailleurs que certaines "recommandations opportunes" formulées par le rapport IGAS de Dominique Voynet seront approfondies et mises sur la table.

Du côté de l'Union des Opticiens (UDO), on attend aussi beaucoup de cet événement. Catherine de La Boulaye, sa présidente : "L'UDO a toujours salué toutes les initiatives qui sont de nature à faciliter l'accès aux soins". Les sujets que la représentante de l'UDO souhaiterait particulièrement voir traités ? L'obligation d'ordonnance pour se voir délivrer un équipement, les délais parfois très longs pour obtenir un rendez-vous chez l'ophtalmo, la formation des opticiens, entre autres choses. "Le rôle et la place de l'opticien comme professionnel de santé doivent être réaffirmés, et ce en collaboration étroite avec le médecin. Le champ de compétences de l'opticien doit être reconnu pour, partout en France, toujours mieux prendre en charge les porteurs".

Au nom de l'Association des Optométristes de France (AOF), son président Yannick Dyant a lui aussi répondu présent à l'invitation de la Mutualité Française : "Nous espérons que les échanges lors des quatre tables-rondes thématiques seront fructueuses". Il se dit ouvert : "Il est toujours bon qu'il y ait débats et confrontations des points de vue. Le rapport IGAS ayant déjà permis une première approche globale de la filière, espérons que cette nouvelle consultation ira également dans ce même sens". 

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