Toujours en désaccord avec la partie italienne, le camp français a obtenu du tribunal de commerce de Paris qu’il désigne un mandataire ad hoc, en vue de résoudre la persistante crise de gouvernance au sommet du géant de l’optique-lunetterie. Habitué à gérer des dossiers épineux, Frank Gentin a été nommé à cette fonction de médiation.

C’est donc Frank Gentin (photo) qui a été désigné par le tribunal de commerce de Paris - dont il est un ancien président - pour tenter d'apaiser les tensions au sommet d'EssilorLuxottica, entre les Italiens et les Français. En désaccord depuis plusieurs semaines avec le camp transalpin, qui a déclenché de son côté une procédure d’arbitrage devant la chambre de commerce internationale pour faire constater ce qu’il estime être des « violations » de l’accord de fusion de 2017, le camp tricolore s’est tourné, lui, vers la juridiction parisienne, saisie en référé le 25 avril. La nomination de Frank Gentin comme mandataire ad hoc, un statut de médiation, est donc censée débloquer les choses. Car une situation de paralysie s’est bel et bien installée au sein du conseil d’administration : chacune des deux parties possédant autant de voix - huit postes pour Essilor, huit sièges pour Luxottica - aucune majorité ne parvient à se dégager… À charge donc pour l’ex-président du tribunal de commerce de réamorcer un dialogue entre les parties adverses. Ce n’est pas la première fois que Frank Gentin doit gérer une situation aussi sensible d'antagonismes entre poids lourds. Par le passé, on lui doit la résolution des conflits entre Vivendi et Lagardère à propos de Canal Plus ou encore entre Les Galeries Lafayette et Casino sur le dossier Monoprix. Plus récemment, c’était en 2014, il a aussi oeuvré à réconcilier LVMH et Hermès, quand le premier était entré au capital du second.

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