La très active et médiatisée association de consommateurs a attaqué devant le Conseil d’État le gouvernement pour « inaction ». En cause : l’inégalité d’accès de tous aux soins, « largement bafoué » selon elle, toutes spécialités médicales confondues, dont l'ophtalmologie. Parallèlement, une pétition circule qui a déjà recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures. 

« 83 % des Français résident dans un désert médical pour au moins une profession parmi les généralistes, pédiatres, gynécologues et ophtalmologues ne pratiquant pas de dépassements d’honoraires. » Ainsi débute la pétition intitulée « Accès aux soins - J’accuse l’État » que L’UFC-Que Choisir a mis en ligne le 20 novembre dans le but, comme par le passé, de mobiliser les Français mais aussi les décideurs publics à l’échelle locale, « contre la fracture sanitaire qui touche toute la France ». Cette pétition, précisons-le, se base sur l’actualisation de l’observatoire cartographique* de l'accès aux soins qu’alimente l’emblématique association de consommateurs en compilant des données publiques. Actualisation qui montre que « la désertification médicale s'accentue » année après année, et parfois de façon « catastrophique ». S’agissant spécifiquement de l’ophtalmologie, ce sont plus de 19 % des Français qui seraient confrontés, selon l’association, à une situation de désert médical. Une proportion qui monte toutefois à 53 % si l’on exclut le critère du dépassement d’honoraires...

L’UFC-Que Choisir, qui fait depuis des années les gros yeux aux pouvoirs publics sur ce sujet, enquêtes de terrain à l’appui montrant ici et là les carences dans l’offre territorial de soins, a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. Outre la mise en ligne de cette pétition qui, à date, a déjà convaincu plus de 59 300 signataires, l’association de consommateurs a surtout entamé, en parallèle, une action auprès du Conseil d’État. Elle a en effet saisi l’institution publique pour dénoncer « l’inaction » gouvernementale en matière de « droit d’accès de tous aux soins, largement bafoué ». Par cette démarche, qui n’est pas seulement symbolique loin s’en faut, l’association emblématique entend faire « constater et sanctionner la coupable inaction gouvernementale » et, ce faisant, « défendre le droit constitutionnel à la santé », argumente-t-elle dans un communiqué.

* L’étude prend en compte deux critères : l’éloignement géographique des médecins – les « déserts » étant caractérisés par une densité 60 % inférieure à la moyenne pour les spécialistes situés à moins de quarante-cinq minutes de route, ou trente minutes pour les généralistes – et les tarifs pratiqués.

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