Comme chaque trimestre, le baromètre Altares fait le point sur les défaillances d’entreprises, secteur par secteur. Les commerces d’optique continuent - jusqu’à quand ? - à être préservés. Le détail des chiffres.

Le cabinet Altares a publié les résultats des défaillances d’entreprises (liquidations, redressements et sauvegardes) pour le 3ème trimestre 2021. Pour l’optique, la situation reste toujours très favorable. Ces trois derniers mois, 14 procédures* ont été enregistrées, ce qui porte à 42 leur nombre total sur les neuf premiers mois de l’année. Le niveau des défaillances dans le secteur est donc, à date, historiquement bas. En 2020, pour mémoire, 56 défaillances avaient été comptabilisées sur l’année entière, quasi moitié moins qu’en 2019 qui en avait compté 104. Pour rappel encore, c’est en 2018 que la sinistralité du marché avait été la plus forte avec, à l’époque, 128 procédures totalisées.

Embrassant la situation générale, tous domaines d’activité confondus donc, le directeur des études d’Altares, Thierry Millon, fait ce commentaire : « Le dernier trimestre 2021 sera déterminant pour de nombreuses entreprises. Elles devront se donner les moyens d’embrasser la croissance 2022 pour honorer les engagements d’emprunt et rappels de cotisations. Pour l’heure, la fin du ‘quoi qu’il en coûte’ (en référence à la formule du président Macron_ndlr) n’a pas encore été sifflée. Car si les aides financières s’étiolent et si le dispositif d’activité partielle revient peu à peu à la normale, la bienveillance des organismes sociaux, elle, demeure. Le recouvrement forcé et les assignations ne sont donc pour l’instant pas d’actualité. Or, environ un tiers des procédures de défaillance sont ouvertes sur assignation. Cet 'accompagnement' public va finir par s’éteindre lui aussi et rééquilibrer les rapports concurrentiels. Il est encore temps de s’y préparer. » Et M. Millon d'insister : « En parallèle, les entreprises vont devoir composer avec l’amortissement des prêts garantis par l’État. Rappelons qu’elles sont 690 000 à avoir obtenu un PGE à la mi-septembre 2021, dont près des deux tiers ont été signés dès le début du dispositif. Le printemps 2022 s’annonce donc extrêmement tendu pour les entreprises qui ne seraient pas en mesure d’honorer les premières échéances. Peut-être seront-elles alors tentées de solliciter l’aide du tribunal pour restructurer le PGE dans le cadre d’une conciliation ou allonger la durée de remboursement avec un plan de sauvegarde ou de redressement. Les TPE et  ‘petites’ PME en difficulté pourraient aussi envisager de recourir à la procédure de traitement de sortie de crise (TSC) réservée aux entreprises fortement impactées par la crise sanitaire. Cette dernière, non encore décrétée, pourrait toutefois s’avérer difficile à mettre en œuvre pour des entreprises insuffisamment préparées. »

* Dont 9 liquidations judiciaires, 3 redressements et 2 procédures de sauvegarde.

Pour recevoir les dernières infos, inscrivez-vous à notre newsletter