Depuis des années, la formation des opticiens est mise en question. Des projets et des axes de développement se précisent de plus en plus. Explications et enjeux. 

À l'avenir, les opticiens vont très probablement prendre du galon. Immanquablement, leur formation devrait évoluer à la hausse. À l'intérieur de la profession comme à l'extérieur, c'est le voeu de nombreux acteurs et observateurs de la filière visuelle de voir la formation, et donc les compétences des opticiens, se transformer. Les syndicats de professionnels de la vue s'accordent à dire que le seul BTS ne suffit plus. Beaucoup pense que le niveau licence semble le minimum à exiger pour des paramédicaux qui aspirent à jouer un rôle plus important et diversifié dans le cadre de la prise en charge des besoins visuels grandissants des Français. Le sujet de la formation devrait donc occuper une place centrale dans le rapport que Dominique Voynet doit, au titre de sa fonction à l'IGAS, très prochainement remettre sur la refonte de la filière visuelle. Annoncé pour juillet, ce rapport pourrait, si l'on en croit certaines des organisations professionnelles consultées par l'ex-ministre, ouvrir droit, notamment, à une formation universitaire de type bac +5, en clair de niveau master. "Quoi qu'il puisse sortir du rapport Voynet, il faut juste espérer que la grande conférence de la santé programmée en 2016 par le gouvernement ne le détricotera pas", commente anonymement un responsable syndical. La perspective de cette grande conférence de la santé voulue par Manuel Valls, qui se tiendra normalement en janvier prochain, interroge en effet ceux qui sont associés et attachés à une réforme de la formation initiale et continue des opticiens.

"Ce que le gouvernement pourrait donner d'une main à travers un nouveau dispositif issu en partie du rapport Voynet, comme par exemple une réingénierie du diplôme de l'opticien ou des collaborations poussées avec les autres 'O', orthoptistes ou ophtalmos, il ne faudrait pas qu'il le modifie de l'autre", fait encore observer ce même responsable. De fait, à travers la grande conférence santé, le Premier ministre souhaite faire évoluer le système de santé "dans une démarche de transformation progressive, en le recentrant sur les soins de proximité. (…) Nous devons assurer la cohérence des réformes engagées en matière de formation d'une part, de métiers, de conditions d'exercice et de mode de rémunération d'autre part. (…) Il convient en particulier de mieux organiser la complémentarité au sein des professions et entre elles". À survoler la lettre de mission adressée par le Premier Ministre au comité de pilotage de cette grande conférence de santé, on peut imaginer que les professions liées à la santé visuelle soient concernées au premier chef...

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