Alain Afflelou a accordé une interview au supplément "Économie" du Parisien. Il évoque l'avenir de son groupe mais aussi les problèmes structurels de la profession. Extraits.

Interviewé par notre confrère, Alain Afflelou revient sur son parcours et sur ce qu'il estime être les particularités et points forts de son groupe. Il insiste notamment sur la publicité et sa stratégie de communication. Concernant l'optique en ligne, dont il relativise la pénétration, il explique : "C'est un flop tant en France qu'à l'international. Je reste persuadé que les gens ont besoin d'essayer leurs lunettes. Mais cela ne nous empêche pas d'être présents sur Internet. Nous avons développé un site ultra moderne qui permet notamment de scanner son visage et d'essayer virtuellement tous nos modèles grâce à la technologie exclusive Ditto. Internet, c'est donc très bien pour préparer son achat, avoir des informations pratiques. Mais ce n'est pas un enjeu pour nous". Évoquant les enjeux et défis de son enseigne, il s'attarde notamment, pour le cas de la France, sur le maillage du réseau : "Nous fermons les magasins trop petits ou en perte de vitesse, mais nous en ouvrons autant de plus grands et mieux placés, dans les centres commerciaux, par exemple. Concernant nos implantations, je souhaite que personne ne soit distant de plus de 30 km d'un magasin Afflelou". Mais l'avenir du réseau passe aussi par l'international, 30 % actuellement de l'activité : "il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Nous sommes très présents en Espagne et au Portugal. Nous venons d'ouvrir nos premiers magasins en Tunisie, et nous espérons annoncer prochainement un contrat dans un grand pays…"

Questionné sur le système de remboursement des lunettes à la française, il le qualifie de "malsain" car "il laisse supposer aux gens que c'est un dû de ne rien payer pour ses lunettes. On déresponsabilise les gens, et cela est vrai dans toutes les branches de la santé. Mais il est vrai que les tarifs de remboursement de la Sécurité sociale, qui n'ont pas été revalorisés depuis 40 ans, n'ont pas suivi l'évolution du coût de la vie. Les mutuelles, pour avoir des clients, se sont lancées dans une surenchère d'offre  'une paire de lunettes par an', et les opticiens ont suivi", explique M. Afflelou. La démographie galopante de la profession lui semble tout autant être un problème structurel : "Il y a cinq ans, il y avait 8 000 opticiens, aujourd'hui, nous sommes 12 000. Chaque année, 2 000 nouveaux opticiens arrivent sur le marché et ça fait 1 800 chômeurs. Il y a aussi trop d'écoles. On en compte une centaine contre quatre quand j'ai fait mes études... L'Etat devrait, au mieux, réguler et au moins, informer les jeunes qui veulent devenir opticiens sur l'avenir qui les attend. Ce n'est plus un secteur où on trouve du travail et où on gagne très bien sa vie".

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