Adaptation des lentilles par les opticiens : un ex-ministre pas convaincu

Dans une question écrite au gouvernement, le député Éric Woerth, ex-ministre sous Sarkozy, s'interroge sur les nouvelles prérogatives accordées par la loi Santé en matière de renouvellement et d'adaptation des lentilles par les opticiens. Il craint des "complications" et pointe "une démédicalisation".

Ex-ministre sous Sarkozy, le député Les Républicains Éric Woerth a questionné le ministère de la Santé sur "la politique du Gouvernement visant soi-disant à améliorer l'accès aux soins visuels partout sur le territoire et réduire les délais d'attente pour les rendez-vous en ophtalmologie". L'élu pointe du doigt la disposition qui étend les prérogatives des opticiens s'agissant de renouveler et d'adapter, sous certaines conditions dont l'âge et la santé du client/patient, des lentilles. Ceci, afin d'éviter au porteur de passer systématiquement par la case ophtalmo. Relayant sans doute les inquiétudes de certains ophtalmologistes spécialisés dans l'adaptation, il semble redouter un surcroît de "complications médicales" et parle de "démédicalisation de la santé visuelle". Et de souhaiter que cette mesure nouvellement votée dans la loi de Santé qui profite aux opticiens soit réévaluée d'une façon ou d'une autre… Dans sa réponse au parlementaire, Marisol Touraine a tenu à insister sur le fait que cette extension des prérogatives de l'opticien est sécurisée : "L'objectif est de renforcer la complémentarité entre les opticiens et les ophtalmologistes, afin de renforcer l'accès des Français aux soins visuels". Pour le ministère, cette "approche différenciée (qui) permet, dans certains cas, d'éviter pour le patient de prendre rendez-vous chez l'ophtalmologiste" est pertinente, qu'elle soit appliquée aux verres ou aux lentilles. Le fait que l'opticien doive systématiquement, en cas de modification de la vue significative ou de suspicion d'un quelconque problème, en référer à l'ophtalmologiste est, selon la ministre, un gage de sécurisation. Dans ce nouvel environnement réglementaire, l'opticien engage en effet sa responsabilité lors de la prise en charge d'un porteur.

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