Les informations de notre confrère Reuters se confirment. Le projet d’acquisition de GrandVision par EssilorLuxottica va bien faire l’objet d’« une enquête approfondie » ouverte par la Commission européenne. Bruxelles entend évaluer de potentiels « problèmes de concurrence ».

Deux communiqués tombés presque simultanément. En quelques lignes, le groupe franco-italien prend acte de l’ouverture d’une « Phase II dans le cadre de la procédure d’examen » de son projet d’acquisition de GrandVision. Après la Phase I, qui correspond à l’examen de routine à compter de la notification à Bruxelles d’une opération d’acquisition, c’est donc une « enquête approfondie » que diligente désormais la Commission. Toujours du côté du géant de l’optique-lunetterie, on se montre confiant et coopératif en vue d’ « expliquer en détail les raisons du projet d’acquisition ainsi que les avantages que celui-ci apportera aux clients, aux consommateurs et à l’ensemble des acteurs de l’industrie ». La prise de parole de la Commission européenne entre davantage dans le détail, explicitant les raisons de cette nouvelle séquence : « EssilorLuxottica est le premier fournisseur mondial d'articles de lunetterie et GrandVision, la plus grande chaîne européenne de vente au détail d'articles optiques. Nous devons examiner attentivement si la concentration envisagée conduirait, sur ce marché en pleine consolidation, à des prix plus élevés ou à un choix plus restreint pour les consommateurs se rendant chez leur opticien local », argumente Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive chargée de la politique de concurrence.

Amorcée hier, 6 février, l’enquête approfondie entend donc évaluer comment d’éventuelles modifications de « l’environnement concurrentiel de l'industrie de l'optique sont susceptibles d'avoir des effets négatifs sur la concurrence, tels qu'une augmentation des prix ou une diminution du choix d'articles optiques pour les consommateurs finaux. » D’après Bruxelles, EssilorLuxottica n’ayant pas présenté « d’engagements visant à répondre aux préoccupations exprimées par la Commission à titre préliminaire », le groupe dispose à présent de 90 jours pour répondre aux questions soulevées lors de la phase initiale. Précisons bien, car c’est important, que l’ouverture d’une enquête dite de Phase II ne préjuge en rien de l’issue de la procédure. D’ailleurs, EssilorLuxottica tient à souligner à ce stade que son opération de rachat de GrandVision « a été autorisée sans condition aux Etats-Unis, en Russie et en Colombie, et est actuellement en cours d’examen au Brésil, au Chili, au Mexique et en Turquie ».

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