Dans un article de synthèse prospective, notre confrère l’AFP s’est penché sur la situation particulière de l’industrie du luxe, à laquelle, rappelons-le, une partie du secteur de la lunetterie est liée. Certains éléments sont à retenir et à réfléchir.

À de très rares exceptions près, la plupart des industries font face aujourd’hui à un effondrement quasi total de la demande. C’est le cas du secteur du luxe, un domaine sur lequel l’AFP vient de publier un article de synthèse prospective. Boutiques fermées, sites de fabrication à l’arrêt ou temporairement reconvertis dans la production de produits utiles à la lutte contre l’épidémie (masques, surblouses, gels hydroalcooliques…), les acteurs de ce secteur s’interrogent évidemment sur les futures conditions de la reprise. « Le moteur a calé. Il va repartir, mais avec quelle intensité ? » C’est toute la question, bien sûr, que pose Arnaud Cadart, un expert du luxe au sein de Flornoy & Associés, interrogé par l’AFP. « Les grands groupes vont devoir absorber un choc d'une violence rare. Mais ils vont passer le cap car ils sont très solides financièrement. Et même s'ils vont devoir s'adapter, ils pourraient ressortir plus forts de cette crise », anticipe-t-il, dans une réflexion qui peut sûrement s’appliquer aux poids lourds de l’optique-lunetterie.

À quel horizon un retour à la normale est-il estimé ? D’après la trentaine de hauts dirigeants de grandes marques de luxe sondés par le cabinet d'analystes Bernstein et la société de conseil Boston Consulting Group (BCG), un retour à un niveau d’activité normal nécessitera au moins 7,5 mois. Pendant ce délai probablement incompressible, les faiseurs du luxe s’attendent inévitablement à enregistrer de fortes baisses des ventes sur le premier trimestre. Entre - 10 et - 20 %, anticipe plus ou moins LVMH ; autour de - 14 %, projette-t-on chez Kering, deux exemples emblématiques cités par l’AFP et qui ont, faut-il le rappeler, un pied dans le domaine de l’eyewear. Plus globalement, le cabinet Bain & Co pronostique de son côté un recul plus marqué des ventes globales du secteur du luxe, de l’ordre de - 25 à - 30 %, toujours au premier trimestre.

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