La startup montpelliéraine OOmade propose une solution de gestion du SAV misant sur l’impression 3D. Objectif : transformer le dépannage de lunettes en opportunité de marché.

« Nous sommes un petit Poucet mais nous voyons loin », ont déclaré à l’unisson Paul Éric Robert, opticien depuis 15 ans, et Michel Hodzaj, multi-entrepreneur dans le secteur IT/Télécom, en marge d’une récente conférence de presse du Sidol* fin mai, auquel leur jeune entreprise OOmade a adhéré. Fondée en 2022 et soutenue depuis sa création par la BPI et la French Tech Montpellier, cette startup a consacré deux ans de recherche et développement à une solution de gestion du SAV en lunetterie par impression 3D.

De quoi s’agit-il concrètement ? « Pour les opticiens, la réparation prend du temps et les solutions temporaires, comme l’utilisation de branches de dépannage ou la réparation à la colle, ne sont pas toujours idéales. Elles ne permettent pas de rendre un service irréprochable à leurs clients mais pallient juste l'urgence. Du côté des clients, les réparations définitives peuvent prendre en moyenne entre une semaine et dix jours, en fonction des disponibilités des pièces. Un laps de temps durant lequel ils se retrouvent soit sans lunettes, soit avec des montures fragilisées engendrant des désagréments et des risques liés aux défauts de vision », constate d’abord le tandem, qui explique ensuite la valeur ajoutée de leur nouveau service : « Disponible sous forme d’une solution SaaS ["Software as a Service", soit en bon français : "logiciel en tant que service"] associée à la mise à disposition d’une imprimante 3D, OOmade permet aux opticiens de saisir les dimensions des montures et des verres des clients pour générer un modèle 3D, qui est ensuite imprimé directement en magasin. Ce processus breveté utilise des matériaux biosourcés et recyclables tels que le biopolymère obtenu à partir d'amidon de maïs ou de betterave, garantissant une solution à la fois écologique et sur mesure. »

Autrement dit, OOmade permet aux opticiens de produire, dans leur boutique, des montures de remplacement et ce, en moins de 10 minutes. 130 magasins ont d’ores et déjà été séduits par le concept qui entend « transformer un problème quotidien en opportunité de marché ». Selon les remontées de terrain qui ont été faites au duo de fondateurs, les opticiens qui utilisent actuellement ce dispositif innovant, y recourent deux fois par jour en moyenne. Depuis le lancement de cette technologie intégrée en point de vente, quelque 8 000 paires de lunettes de dépannage auraient ainsi vu le jour. Outre l’amélioration de l’expérience-client (fidélisation, satisfaction, etc.), OOmade aspire donc à « établir un nouveau standard de la réparation des lunettes ». On peut donc être un petit Poucet et avoir des visées ambitieuses, la preuve.

* Syndicat des industriels et distributeurs en optique-lunetterie.

 

Ci-dessus : captures d'écran d'une vidéo OOmade présentant sa solution SAV par impression 3D en magasin.

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