Tel est l'avis du CASOPI, le syndicat des Centrales d’Achats au Service des Opticiens Indépendants, qui prend plus que jamais position dans le débat sur la montée en puissance des complémentaires santé à travers les réseaux dits "fermés".

À la tête de la centrale Luz, Jérôme Schertz est aussi l'actuel Président du CASOPI qui fédère 7 centrales d’achats pour les indépendants (Alliance, Apégo, Inoptic, Luz optique, Rev, Vogue et, depuis le début de l’année, le CERALP). Cette institution regroupe en son sein quelque 3 000 opticiens et fait aujourd'hui le point sur ses activités et projets.
En partenariat étroit avec la FNOF, le CASOPI a été un acteur majeur dans la mise en place de l’accord dérogatoire à l’application de la LME (Loi de Modernisation Economique) et également dans l’animation des réunions consacrées à la vente sur internet au ministère de la santé. À l'heure où les relations que doivent avoir aujourd’hui les opticiens avec les organismes complémentaires d’assurance maladie mettant en place des réseaux sont au coeur des préoccupations de la profession, Jérôme Schertz s'interroge : "Devons-nous aujourd’hui considérer ces organismes comme des partenaires de la filière optique ?" Sa réponse :  "Ces réseaux sélectionnent de façon privilégiée ceux des professionnels de l’optique qui acceptent de travailler au rabais. Tous ceux qui ont rempli les sacro-saintes grilles de tarifs accompagnant la demande d’adhésion à un réseau savent de quoi nous parlons. Etre « opticien partenaire », c’est accepter de réduire la marge bénéficiaire à sa plus simple expression en perdant la possibilité de proposer au client les produits les plus modernes et les plus efficaces. L’argument mis en avant par les réseaux de la recherche du meilleur rapport qualité / prix pour le consommateur est une tartufferie. Certains OCAM – bien identifiés – cherchent à conquérir et conserver de nouveaux clients en trompant tout le monde : l’opticien en lui faisant croire que l’adhésion au réseau est la seule façon de survivre ; le client en lui faisant croire qu’il bénéficie d’un service moins cher et de meilleure qualité". Et le président d'ajouter, en nuançant son propos : "D’autres OCAM ont en revanche intégré dans leur démarche la nécessité de conserver à leurs adhérents la liberté de choix du produit et de l’opticien. Cette démarche-là est estimable parce qu’elle respecte le métier d’opticien. Le CASOPI entend donc soutenir la position suivante : le droit positif doit être appliqué. La Cour de Cassation interdisant les remboursements différenciés aux mutuelles, celles-ci doivent impérativement cesser ces pratiques." Cette position, tient à préciser le président, entend défendre "non seulement la profession d’opticien mais aussi – et surtout – la liberté du consommateur, la liberté de choix du produit, et un principe fondamental à nos yeux : le droit à la santé visuelle".