Législatives : la Mutualité française prend clairement position contre l’extrême droite

Porte-voix du mouvement mutualiste français, la Mutualité appelle à la mobilisation des électeurs en vue de faire barrage à l’extrême droite, dont elle juge les propositions sociales « incompatibles avec les valeurs républicaines ».

Il était 14 heures hier, mercredi 12 juin, quand le communiqué de la Mutualité française est arrivé dans les rédactions. Sobrement titré « déclaration », il est en réalité une prise de position ferme en vue des élections législatives (les 30 juin et 7 juillet prochains) qui font suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le président de la République. Sans jamais citer nommément le Rassemblement national (RN), la Mutualité française qui, pour mémoire, représente plus de 500 organismes couvrant quelque 35 millions d'assurés, « appelle à la mobilisation et au vote en soutien aux valeurs de la République, démocratique, laïque et sociale ». Autrement dit, la fédération mutualiste attend des électeurs qu’ils fassent, dans les urnes, barrage à la formation d’extrême droite arrivée largement en tête aux récentes européennes. « Résolument engagée dans la société, la Mutualité agit pour faire vivre l’aide, l’entraide et construire des réponses concrètes et solidaires, dans le respect de l’universalisme humaniste, seul cadre permettant de dépasser tous les replis qui abiment tant notre vivre-ensemble », fait valoir le mouvement mutualiste en rappelant son socle de valeurs dont, coup d'oeil dans le rétro, les racines engagées remontent à la période des Lumières, à la fin du 18ème siècle.

Et la Mutualité française d’enfoncer le clou en pointant plus concrètement des marqueurs emblématiques du RN : « Les propositions sociales fondées sur un principe de préférence ou de priorité nationale inspirée par l’extrême droite sont incompatibles avec les valeurs républicaines d’égalité et de fraternité. De manière plus large, l’exclusion des plus fragiles, l’anathème contre des minorités, le rejet de l’autre, la remise en cause de l’Etat de droit et des libertés publiques, ainsi que les raccourcis "attrape-tout" démagogiques ne peuvent qu’être les ferments d’une société qui divise. » Ce n’est pas la première fois, loin s’en faut, que la Mutualité s’engage ainsi dans le débat politique en affichant clairement ses convictions. Généralement, c’étaient plutôt les échéances présidentielles qui lui en donnaient l’occasion. 

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