Fragilisé au point de baisser rideau, L’Amy Luxe, qui avait opté fin 2020 pour un positionnement haut de gamme, a été placé en liquidation judiciaire courant juillet. La vénérable maison Henry Jullien, rachetée il y a six ans par le groupe, bénéficie, elle, d’un sursis. Elle est dans l’attente d’un candidat à la reprise.

Définitivement fermé. En trop grandes difficultés, le groupe L’Amy Luxe* a été placé en liquidation judiciaire le 20 juillet au sortir d’une audience au tribunal de commerce de Lons-Le-Saulnier, la capitale du Jura, a-t-on appris cet été. Laissant la plupart des salariés sous le choc, et dans l’incompréhension totale : « On a été estomaqués par cette annonce brutale. C’est comme si on avait été fauchés dans notre élan. On a stoppé l’activité du jour au lendemain », nous a-t-on confié. Cette décision radicale concernant L'Amy Luxe a été prononcée faute de repreneur. Le cas de la marque Henry Jullien, reprise par L’Amy en 2017 rappelons-le, est heureusement à part. Maison jurassienne éminemment patrimoniale - et pour cause, elle est née en 1921, donc centenaire -, l'entité bénéficie en effet d’un sursis, car des candidats à la reprise se sont immédiatement manifestés le mois dernier.

Selon nos informations, les prétendants ont jusqu’à demain, vendredi 25 août, pour se positionner officiellement à travers une offre concrète. Actuellement gérée par un mandataire, Henry Jullien se trouve donc dans une situation d’expectative. Combien de repreneurs potentiels seront finalement sur les rangs ? Nous ne le savons pas à cette heure. À charge pour le tribunal, le moment venu et après examen des différentes propositions, de choisir le repreneur idéal. En interne, chez Henry Jullien, la vingtaine de salariés ne demande évidemment qu’à refermer cette parenthèse estivale fébrile qui n’aura pas été de tout repos. Et on se prend à rêver d’être au Silmo, fin septembre, avec des perspectives favorables.

Pour mémoire, la manufacture Henry Jullien est l’une des très rares entreprises du secteur à être labellisée "Entreprise du patrimoine vivant" pour son savoir-faire artisanal et sa fabrication française. Il faut dire qu’elle n’a pas son pareil pour travailler le doublé or laminé, sa grande spécialité. Un procédé unique qui consiste à fusionner de l’or pur avec du métal, et dont elle a tiré sa solide réputation. Seule maison dans le monde à maîtriser cette technique bien spécifique, Henry Jullien propose ainsi des modèles intemporels dont la résistance dans le temps est éprouvée. Les ateliers de la vénérable maison aspirent plus que jamais à voir pérenniser ce travail de qualité et cet esprit d'authenticité. La société, qui réalise autour de 60 % de son chiffre d’affaires en France, bénéficie d’une clientèle fidèle.  

* Son président, Dominique Alba, a démissionné de ses fonctions en juin.

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