Dans une longue interview, l'opticien le plus célèbre de France revient sur ses débuts, partage sa vision du métier et ses nouveaux projets.

À notre confrère Courrier Cadres, Alain Afflelou a accordé un long entretien. Il y évoque ses débuts dans l'optique, la naissance d'une enseigne nationale sur le mode de la franchise mais aussi son sens de la communication. Sur ce dernier point, il n'ignore d'ailleurs pas que cette marque de fabrique lui vaut dans le milieu de solides inimitiés : "On réussit difficilement sans apporter quelque chose de neuf et de nouveau. Donc ça dérange les gens qui sont en place. Ce n’est pas spécifique à l’optique, mais beaucoup de personnes m’auraient bien vu au cimetière plutôt qu’en tant que concurrent installé. Mais maintenant la marque est devenue une institution", fait remarquer Alain Afflelou.

Abordant la situation actuelle de la profession, il estime que le marché est saturé : "Il y a beaucoup trop de points de vente, constate-t-il. Quand j’ai démarré, il y en avait 5 000. Pour avoir vécu et traversé ces périodes différentes, je peux dire que quand je sors diplômé de l’École d’optique en 1970, il y a quatre écoles en France et nous sommes un peu comme dans le monde de l’audioprothèse aujourd’hui, il n’y a pas assez d’opticiens. Donc les écoles ont pu se créer librement. Actuellement, il y en a un peu plus de 90. On n’a pas su planifier ces choses-là. Et il faut dire aussi que les gens voient l’optique comme un moyen de gagner de l’argent avant d’être un métier. J’étais parrain d’une promotion à l’École d’optique il y a quatre ou cinq ans. Quand vous demandez aux jeunes de 20-21 ans, “pourquoi avez vous choisi ce métier ?”, tous vous répondent “parce qu’on gagne bien sa vie !”.

Dans les colonnes de notre confrère, il évoque également le tout récent lancement du site Affleloustore.com. Longtemps réfractaire à l'idée de se convertir au Net, Alain Afflelou semble avoir évolué sur le sujet, montrant même une certaine satisfaction quant à ce nouveau projet numérique : "Je pense que ce qui existe sur le Web aujourd’hui n’est pas forcément une grande réussite, cela ne marche pas très fort. Mais oui, c’est une nécessité car les gens sont demandeurs. Nous avons lancé ce site (en mars, ndlr) et nous avons plus de 5 000 visites-commandes par jour. Cela confirme ce que l’on pensait, c’est entre 20 heures et 22 heures que nous avons le pic de demandes. Cela prouve bien que c’est complémentaire au magasin et que cela répond à une attente, à un besoin". Interrogé sur la réaction d'hostilité possible de ses franchiseurs, Alain Afflelou démine tout de suite le terrain : "Nous le faisons en harmonie avec eux. Ce sont eux qui bénéficient du trafic. Si vous êtes à Montpellier et que vous avez envie d’essayer des lentilles, je vous dirige tout de suite vers le magasin de Montpellier. Vous payez vos lentilles sur le site et nous reversons à l’opticien quasiment l’intégralité. On redirige vers eux la clientèle".

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