À Brest, ingénieurs et médecins observent les effets de la 3D sur notre vision. Pour repérer d'éventuelles populations à risque.

Télé, cinéma et maintenant jeux vidéos, la 3D est de plus en plus présente. Ce système de projection a-t-il des répercussions sur notre vision ? Nos yeux sont-ils adaptés à ces nouvelles images ? C'est sur ces questions que planche 3D Fovéa, un observatoire créé à Brest il y a moins d'un an au sein de Télécom Bretagne. « Nous nous sommes fixés plusieurs objectifs, explique, à l'Espace des Sciences, Jean-Louis de Bougrenet de la Tocnaye, l'un des responsables de l'observatoire. Repérer les populations à risques, mesurer les éventuels effets addictifs de ces technologies, lorsqu'elles sont incluses dans les jeux vidéo. Nous pourrons ainsi aider à optimiser la production de contenus en 3D, de la caméra qui filme jusqu'à l'écran qui diffuse l'image. » L'observatoire collabore d'ailleurs avec des chaînes de télévision (France Télévision et Canal +), sur l'acceptabilité - autrement dit la tolérance par le système optique - des programmes qui apparaîtront bientôt sur nos écrans.

Associés à une équipe d'informaticiens, les ophtalmologistes du CHU de Brest réalisent donc toutes sortes d'études cliniques. Le Pr Cochener, responsable du service ophtalmologie, détaille : « Nous avons débuté un projet ministériel, pour déterminer le retentissement des lunettes 3D, au cinéma aujourd'hui, dans les jeux vidéo demain. Nous effectuons des tests auprès de populations témoins et de personnes dites fragiles, qui montrent des différences de vision entre les deux yeux, les presbytes ou les personnes qui louchent. » Fatigue oculaire, inconfort ou encore mauvaise perception (image fantôme ou baveuse), autant de "symptômes" sur lesquels les équipes de l'observatoire enquêtent. En avertissant d'ores et déjà que, comme dans d'autres domaines, il ne faudra pas abuser de la 3D. En clair : attention à l'exposition à outrance.