Invité hier de BFM Business, Marc Simoncini, le fondateur de Sensee, est revenu sur la libéralisation du marché de l'optique qui est au coeur du projet de loi Hamon.

À la tête de Sensee, Marc Simoncini accueille favorablement les deux amendements au projet de loi sur la Consommation, votés par les députés lundi 16 décembre. Lesquels, rappelons-le, proposent d'ouvrir davantage le marché de l'optique aux acteurs de la vente en ligne. Invité de BFM Business hier, mardi 17 décembre, M. Simoncini estime que "ce qui change, c'est que la loi régule le marché. On était dans un cadre absolument dérégulé. Aujourd'hui il n'y a aucune contrainte à la vente de lunettes online". Toutefois, il relativise cette libéralisation du marché : "L'optique c'est spécifique. L'immense majorité des gens continuera d'acheter ses lunettes en magasin, à terme. A peu près 10% des gens pourront acheter leurs lunettes sur Internet. Il ne s'agit donc pas de remplacer les opticiens en magasin". D'où son étonnement qu'avec "un simple objectif de 10% de part de marché on a déclenché une telle hostilité de la part des magasins et des grandes chaînes".  Il dit ne pas comprendre la virulence du "tir de barrage" dont les opticiens en ligne font l'objet de la part des opticiens "physiques".

À ses yeux, il ne fait pas de doute que l'enjeu ce n'est pas tant les éventuelles parts de marché captées par les cyberopticiens, mais le fait qu'"on va donner la transparence totale sur les prix". Il en parle d'ailleurs comme d'une vraie "révolution". Il poursuit : "L'optique c'est les télécoms au cube. Il est impossible de comparer deux paires de lunettes, les verres ont des références dans tous les sens, il y a des milliers de références différentes". Or, selon M. Simoncini, Internet permet de réelles comparaisons tarifaires, et ce au détriment de la distribution classique : "Maintenant si on va sur Internet, on va trouver une monture, des verres et on va comparer les prix en magasin. On va se rendre compte que cela est deux fois ou trois fois moins cher", assure-t-il. Et d'ajouter, non moins convaincu : "Donc les consommateurs vont pouvoir acheter les lunettes au juste prix dans les magasins, ce qui va obliger ces derniers à faire de justes prix".

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